JE NE SUIS NI AMOUREUSE
NI MALHEUREUSE
Ou de la vie des gadgets
égarés
Episode 74 de la série des ‘’ Chroniques
différées de Mme Student’
Maidoc _ Un tout petit chaton miaule sans
arrêt. Il n’a pas cessé de piailler, de toute la nuit, tant sa voix avait
changé et faibli. On lui verse du lait dans une assiette, mais il ne sait ni
boire ni lécher. Sans mère, pour le faire téter ni père pour le manger, il
continue de geindre et de crier. Ce qui a fait pleurer Nour. Douze heures après,
je le retrouve étendu, immobile et sans cri. Il est, tranquillement couché sur
son côté droit. Des dizaines de fourmis parcourent ses yeux et lui couvrent le
corps, tentant de le percer.
Student _ Les empereurs, les César et les
Trump, sont des images superbes, mais fugitives de demi-dieux. Virtuels tyrans,
généraux, satyres et potentats, ils passent par les armes…de la
vie ! Les pontes partent, sans repères ni puissance, ni corps encore
de femme ou de fric à emporter. D’autres s’anéantissent, en catimini, ils
passent quasiment inaperçus. Que reste-t-il des rois, quelles que soient leurs
bonnes œuvres et leur laudateurs réunis ? Tant l’épaisseur des humains et
leur poids sont nuls dans l’espace-temps de cette galaxie. Ces sommités que
vous craignez ou que vous fréquentez…sont virtuels…ou à peu près !
Maidoc _ Ces princes que j’ai chantés, et
pour rien, il est vrai, seront un jour périmés ! Mes vers, plus longs à
sculpter et plus âpres qu’un tableau de peinture à colorier ne leur ont pas
plu. Collecter, aimer, avoir, posséder est une question de moyens importants,
mais aussi de goûts avertis.
Student _ Tu peux attendre tes 3
milliards, sombre rêveur de parodie ! Le temps est un maître, mais ses
élèves ne demeurent pas longtemps dans ses coursives et leurs classes sont
aussitôt vidées.
Maidoc _ Tu ne peux pas parler
normalement, comme tout le monde ? Pour le simple besoin de comprendre tes
allusions et tes paraboles?
La suite du dialogue
entre Docteur Maidoc (M) et Mme Laure Student (S)
S _ Je ne suis ni amoureuse ni
malheureuse !
M _ Pourquoi dis-tu ça ? As-tu
dépassé l’âge des problèmes et des envies ? Ou, es-tu déjà, comme ce
chaton du haut, sans vie ? Pourtant, à ce que je vois, tu parais encore
comestible.
S _ Merci. Je sais. J’écoute Oum Kalthoum,
elle me rassasie.
M _ Mais tu ne suis pas vraiment ce
qu’elle chante, on dirait. Comme tu ne comprends pas ce qu’elle me dit !
S _ Je vieillis bêtement, alors que je
n’ai envie ni de tomber malade ni de mourir d’envies !
M _ Ignorant que je suis, je n’ai pas
deviné !
S _ Alors raconte-moi, toi qui chantes et
qui suinte d’envies, ce que te dis Oum Kalthoum ou qu’elle exprime et que je
n’aurais pas saisi ?
M _ L’amour, ma chérie ! L’amour..
S _ Quoi ? Tu y crois encore ?
M _ Trois longs appels stridents et
consécutifs au phone me détrônent ! Est-ce cette stressante fille ou cette
autre qui daigne rappeler à cette heure insidieuse ? Telle une fusée qui pète
le feu, je m’éjecte du siège qui me sert de salle de réflexion, de lecture et
de trône.
M _ J’atterris sur la table et je rappelle
aussitôt. Qui c’est ?
X _ Nous avons appelé un autre
médecin !
M _ Je rappelle cet autre numéro qui est
entré lui aussi sur mon phone. Qui c’est ?
Z _ C’est Ikram qui vous a consulté samedi
dernier.
M _ C’est pourquoi ?
Z _ Ne vous dérangez pas ! On a
appelé le Dr Clairmont. Il arrive. C’est pour mon grand frère. Je crois qu’il
est mort.
M _ Je le connais ?
Z _ Non ! Il est vieux. Il suivait
ailleurs d’autres médecins.
M _ Mes condoléances mademoiselle !
Que pouvais-je dire de plus ?
S _ La vie est un struggle, un stress, à
la poursuite des plaisirs. Ces drogues qui dissipent les pensées nuisibles et
les soucis néfastes. Ces oublis, ces passe-temps, sont de relatifs instants de
bonheurs qui font oublier la mort et ses peurs. La vie, est-ce la quête,
inconsciente, des jouissances, des jeux et du bonheur, pour dribler la crainte
de la mort ? Ces artifices plaisants, ces masques temporaires, ces gommes
et ces conduites palliatives, cachent les pensées tragiques de l’existence. La
destinée, la vie, factice et labile, est vouée chez tous les êtres, à la mort.
M _ Son côté inéluctable et tragique est
une immense phobie. Comment font les gens pour ne pas y penser ? Une
solution : l’oubli. La course aux plaisirs des sens, la course vers
l’accès aux biens, contre toutes les règles, l’amoncellement et les cumuls,
souvent inutiles, expliquent en fait cette volonté d’oublier la fatuité de la
vie, sa furtivité, et la contrainte inexorable du trépas qu’elle prédit.
S _ Ou le refuge dans la religion, le
credo et l’espérance d’une autre vie, moins courte et moins saugrenue !
Maidoc, moi, qui reviens de l’Au-delà, je te pose une question, Docteur. Que
reste-t-il des lambeaux, des débris et des cendres ? Que reste-t-il des
traces de nos passages et des ombres de nos entités ? Là sur les moules
d’argiles de nos berceaux de chairs. La vie est clairsemée d’ombres inconnues,
de feux et de lumières. De bonheur, de plaisirs et de joies, parfois ! Les
haines et les guerres, les meurtres et des carnages (ouvrez votre télé !)
ont fini par tout sup planter.
M _ Depuis les premiers âges, des sauriens
et autres fossiles, des singes et des troglodytes ou de Caïn et d’Eve, que
sommes-nous en fait ? Ô sombres entités du monde civilisé, dites !
Identités suprêmes de ladite humanité, jactances prétentieuses, osez
dire ! Avouez ! Suprématie des purs et des nantis ostentatoires que vous
êtes, ô les classes supérieures, renseignez-nous ! Alors que nous
somnolons, nous les nuls que vous ruinez et que vous méprisez, pour les
humilier encore plus et les ravager !
S _ N’y-a-t-il pas d’autres valeurs à
fructifier et d’autres sentiments à multiplier ? Ensemble et de
connivence, les humains ne peuvent-ils vivre en paix et dialoguer ?
Un peu plus de compréhensions, d’amour et de partage, sans que ce soit la
totale équité ! Si vous la craignez pour autant, afin, Docteur Maidoc, de ne
pas te paraître niaise ou indélicate ! Je le dis aux vaniteux, aux
orgueilleux, aux radins, aux peureux pour qu’ils se rassurent, ils ne seront ni
appauvris ni ruinés pour autant ! Si des esprits chagrins croient que je lance
des idioties utopiques, des fadaises stupides et des insanités, qu’ils arrêtent
de me lire, là, tout de suite !
M _ L’idéal, existe comme la justice, la
beauté et les libertés, ne serait-ce que de nom !
S _ Qu’est-ce qui est important, de
l’homme qui conduit un véhicule ou cette voiture de marque, qui vieillit entre
ses mains et qui sera détraquée ? Qui est le plus important, ce corps vaniteux,
ce véhicule arrogant mais admirable robot ? Ou ce qui le meut et qui plus est,
ce qui lui donne la vie ? Appelle-le ‘’esprit ou âme’’, ce truc qui colle
au corps et qui le fait bouger ! Même si tu n’as jamais vu sa tête, sa couleur
sa forme, ni contrôlé son permis !
M _ Je saute par-delà ta philosophie de
spectre expérimentée et de revenante au physique potable !
S _ Potable seulement ? C’est du
contre-harcèlement, Docteur ! Ou des avances déplacées ?
M _ C’est kifkif ! Je te confie un
truc, Student ! C’est une débauche de sentiment, un zeste d’amitié,
fanée ! Un test en déphasage que j’ai commis ! J’ai appelé par
inadvertance, le pharmacien. Il semble s’être caché, d’après le rictus de sa
vendeuse qui avait été le prévenir de mon appel !
S _ Certains se cachent pour mourir !
Celui-là, ton bonhomme, pas si doux ni louable, t’évite, pour ne pas livrer son
avis ni partager ses secrets. Il ne t’aime pas. Point. Pourquoi
insistes-tu ?
M _ D’ami, sans convictions, il devient le
contraire, sans aucune. Avec en sourdine sa rage que j’ai sentie. Je l’avais
souvent sondé, sans résultat ni réponse de sa part. J’appelais ça de la haine
silencieuse et concentrée.
S _ Je ne pense pas qu’il ait fui ou
qu’il ait refusé ton appel téléphonique. Il rentre et ressort du labo, il
va à la pharmacie ou qu’il sort parfois dehors pour ses affaires à côté !
M _ Bof ! Que reste-t-il de nos
puissances ? Que reste-t-il des tristesses, des erreurs et des ombres de
nos pas, des ratés, des cris, des joies, de nos monstruosités ou de nos
erreurs ? Nos bêtises et nos insuffisances, sont-elles à ce point
importantes pour rester notées et figées jusqu’à la fin des temps ? Pour
nous les remémorer et nous confondre le jour du Jugement Dernier afin de nous
juger.
S _ Une éternité remplie de nos riens
terrestres et de nos perfides imperfections ! Des bavures de jeûnards* et des
bévues ineptes de vieillards, inaptes à toutes thérapies réelles ! L’âme
lumineuse, d’origine divine, doit-elle souffrir et payer pour des corps nés
d’argiles, aux instincts bestiaux, aux corps dérisoires et fragiles. Des pannes
qu’il t’arrive de tenter de soigner, Maidoc !
M _ Ces mécaniques, vite déglingués, aux
intellects sont à la merci des instincts et des hasards.
S _ Le hasard, tel un jeu aux règles
inconnues, nous jette devant le mystère occulte et secret. L’aventure,
l’hésitation, le courage y font face, sinon l’égoïsme, la peur, la violence et
la rapacité.
M _ Attend la suite. Voici un appel que je
reçois à 16 heures 03 minutes d’une inconnue. Je ne réponds pas, j’ai mal au
ventre. Ne savent-ils pas que je ne consulte pas le dimanche ? Surtout par
phone ou sur Facebook ! Qui plus est, si je suis malade, pardi !
S _ Ou au bain !
M _ Cette consultante de l’espace a besoin
d’un psychologue. Comment-a-t-elle eu mon phone ? Ont-ils l’Internet dans
l’Au-delà ? Chaque entité tient un portable sous les yeux pour ne pas
s’emmerder, en attendant la Résurrection. Ou c’est le calme plat, le silence
des âmes, afin de les laisser s’apaiser au mieux ? Les âmes et les esprits
se reposent dans des alvéoles, comme des larves d’abeilles !
S _ Elle a besoin de vous, aussi
bien ! Pour l’écouter et la diriger, avant de revenir refaire son karma
sur terre. Enfin, c’est possible du moins ! Ça devait être ça !
M _ De but en blanc, elle insiste,
persévère et entre dans le vif du sujet. Elle a vendu le match, renié ses
amours, ses parents, me dit-elle, ainsi que ses précédents amis !
S _ La déprime, quoi ?
M _ Ou le libre choix ? Elle est
partie se marier dans l’Au-delà. Pourquoi a-t-elle besoin de moi pour m’appeler
après 7 mois de maladie et 7 ans d’égarement dans le zénith céleste ? Pour
regretter ses dons d’organes décalés, ses échanges de politesse et autres
envies de gâteaux et de chocolateries ? N’ayant pu s’acclimater à sa
famille, ni à lui, se prépare-t-elle à un autre divorce dans son esprit ?
Est-ce valable dans l’au-delà de divorcer, Mamie ?
S _ Déjà le sexe, ici, je ne me vois pas
faire ça, en pratique ! Mais, là-haut, c’est bah, niet ! La nourriture des
anges ou leur sexe, ça ne rentre pas ici. Les gens de l’Au-delà, non, je n’ai
jamais vu faire ça là !
M _ Lui, son mâle, a-t-il continué à
boire, là-haut ? D’autant, dit-elle, qu’il ne la sort plus le week-end.
Pour aller où, madame, dans l’au-delà ? Vous êtes dans le septième
ciel ! Que voulez-vous de plus ? Aller de tombe en tombe, mais pour aller
vers où ? Ce ne sont pas des portes spatiotemporelles. Alors, c’est grève
du sexe et les chichis pour savoir qui va commander la maisonnée ! Ça ne
se fait pas là ! Pourquoi appelle-t-elle alors, un médecin, plutôt qu’un ange
ou un psy de là-bas ?
S _ Je reste perplexe, tout comme pour ces
infos-là. C’est vrai que la tête du chinois ne va pas se coller seule et
s’adapter à celle de l’Italien, comateux. C’est vrai que les Rohingyas, ça
continue de saigner au ‘’ Myanmar de Birmanie...
M _ C’est vrai aussi que Daech, ce putain
d’EI, qu’il périclite, mais qu’il fait encore tonner des bombes pour alimenter
les enfers quotidiennement de centaines de civils innocents, dans vos pays
d’Europe, Mamie Student.
S _ Dans les vôtres, ça pète aussi, Mondoc
! Les arsenaux qu’on découvre, juste ciel, là chez vous ! Marrakech, Casa,
c’est où, dis-moi ? Des tonnes de drogues diverses, ça vient
d’où ? !
M _ Je reviens à mon sujet ! La
Paonne, m’appelle de votre aire justement, Madame Student ! De votre
sphère éthérée, et en PCV, SVP ! Alors que je suis dans l’impossibilité de
la soigner. C’est une erreur. Je ne suis ni un spécialiste des marabouts ni un
psy des revenantes,
S _ Encore moins un saint ou un ange, qui
plus est !
M _ Ne font-ils pas des gardes, le
week-end ceux-là, non plus ? Phoner de l’Au-delà, à ce moment, pour me
rappeler les viscères enflammés de son vivant est une impéritie. Ces questions
existentielles, matérielles et immatérielles, va-t-elle s’en souvenir ? Et
me les rappeler, là-aussi, cette momie ?
S _ Elle a vécu comme une célibataire
jusqu’à cette retraite-là. Sa tendresse de paonne, sa frime, l’a poussée à se
ranger dans cette basse-cour de mâles en rédemption avec un ange alcoolique, en
perdition !
M _ C’est le Diable alors ! Satan,
Lucifer, le Démon ! Bof ! Les enfants de Bacchus et ces Faunes, sont
portés sur le sexe et le vin. Comme s’il fallait être ivre avant de manœuvrer
une femme, pour la forcer de coucher. La conquérir et lui plaire vaut mieux que
de la contraindre ou de l’apitoyer ! Enfin !
S _ Elle a choisi la banalité, le couple
sans amour, pour se ranger et palier aux incongruités de la vie.
M _ La case qui lui échoit, c’était de se
caser, au lieu de flirter, à la va-vite ! La drogue du couple, l’amour,
avant la mort, ça paie !
S _ La paix !
M _ La paix afin de fuir la misère et les
coups durs de son village rifain. C’était navrant, mais bien avant Fikri, ses
espadons écrasés, le Hirak et ce Zafzafi et ses copains qui ont mal tourné.
S _ Les stress pénibles, les aléas rendent
malades les meilleures ouvrières. Alors elles marchent et ont manifesté, elles
aussi !
M _ Il semble qu’elle devint malade de son
directeur, la Paonne. Un coopérant technique de son état, un diable veuf, un
rustre de surcroît, qui l’avait harcelée et qui avait juré de l’agresser
littéralement dans son boulot à trois sous, si elle refusait de l’épouser.
S _ Ah bon ! On va jusque là pour se
marier dans votre respectable pays ? Chantage, plus qu’amour, ou
balivernes ?
M _ Désir et passion sauvage, d’un seul
côté ! Je ne sais ! Celui du mal, du mâle, avant la rapide mise en
scène des mariages. Et la prison, comme étape de repos, à regret !
S _ La mort, la fuite et le départ au
Barzakh, finirent de calmer leurs ardeurs. ‘’ Une fois mort, plus rien ne
périt’’! ‘’Les amants de l’au-delà’’ ? Sont-ce des titres de
films ? Ou de simples expressions qui me sont venues et qui collent à ce
couple bizarre !
M _ Epousée quasiment contre son gré, elle
a fui ses problèmes de sa famille, sa mère, une radine qui la détestait, le
loyer qu’elle devait se débrouiller et son triste logeur, ainsi que les graves
soucis d’argent de sa chômeuse de jolie sœur. Tu confirmes, la Messagère ?
La majorité des nôtres, africains, indigènes locaux, citadins ou qui plus est,
ruraux sont ainsi pétris. Tu confirmes, la Messagère ?
S _ Je le sais, Toubib et je te confirme
ce que j’ai dit sur les aveux de ce couple de morts que je sui venu corriger !
Et par là, les sombres et violents comportements de tes contemporains.
M _ Quid du sexe ?
S _ Le sexe devient le modus vivendi,
l’emblème de tous, celui bonne ou de mal-vie. La malédiction de l’homme est
inscrite sur son sexe !
M _ C’est un autre titre de film ?
S _ La malédiction de l’homme est écrite
sur son bout de chromosome. Plus que l’amour, le culte ou la divine et
palliative beauté ! Plus que l’argent, le pouvoir, le sexe est une arme de
vie !
M _ La vie dans ce pays est un enfer déjà
pour les exclus. Pas besoin de les embêter dans l’Au-delà, ils auront déjà
payé !
S _ Bah !
M _ Seulement, pour répondre à ce couple,
côté femme du moins, je te dis en substance. Ces soucis, ces problèmes sont
ceux de toutes les personnes, comme des millions de femmes africaines, qui
n’ont pas eu de chance et qui végètent dans la merde, en attendant de sauter
sur les barques ou sous les vagues !
S _ Ces bavures et ces erreurs par la
suite, sont celles d’une personne exploitée, qui gagne peu, malgré son relatif
savoir, sa technicité et son rang. Et après, qu’as-tu dit à cette Paonne ou
fait, Maidoc ?
M _ Au revoir, lui dis-je. Si jamais tu
chutes ou que tu reviennes ici sur Terre, je pourrais t’aider comme avant, afin
que tu puisses mieux entendre et corriger ton destin et surtout mieux voir où
va ton intérêt. J’ai conscience de tes regrets et de tes déboires. Mais, tu es
devenue un esprit ! Patience, alors ! Attend, Mme Student ! Elle
va te ramener sur le sol, pour te délier de tes erreurs passées et changer ton
karma, fortifier ton âme, pour une autre meilleure vie.
S _ Je ne lui aurais pas proposé plus que
tu ne lui a dit, Mondoc !
M _ Parallèlement à ce quiproquo,
d’outre-tombe, qui me dépasse, le phone sonne encore. Et c’est toi, qui
arrive ! Toi l’espionne de l’Au-delà, toi la Student ! Avec ton
bavardage intemporel, te voilà revenue, ma chère Laury pour sauver
l’humanité !
S _ Tu parles, Mondoc ! L’espionne
qui est revenue pour son 74 ème épisode de son épopée, celle que je suis, vient
t’offrir ses délires et pour te sortir les vers du nez !
M _ Une espionne mystico-mythique de
l’espace-temps, est la bienvenue ! C’est un air frais, avec cet été qui
dure ! Une nouveauté, avec ces banalités politiques que l’on vomit et
qu’on remâche et ravale comme des remugles de vaches vieillies et
avachies !
S _ Je viens pour passer une consultation
gratuite, au profit de mon protégé, le prince Hébreu ! Je n’aime pas dire
‘’Juif’’, c’est comme arabe, ça indispose certains ringards !
M _ Ils se sentent visés les leurs, et ils
se croient réprimés par de telles appellations. Un statut qu’ils retrouvent
aussi péjoratif que le mot islamiste , que j’ai tant et tant analysé !
S _ David Salomon, le 60ème de nom, t’a
déjà consulté !
M _ Je le connais, Mamie ! C’est un
personnage intéressant, militant de son état, pervers, sournois et querelleur !
S _ C’est une richesse caractérielle
pleine de connaissances !
M _ Un portefeuille de contacts !
Oui ! Un monument de complexes, un prophète et un roi arrogant. Il est
Zemmour, BHL, Finkielkraut, la cabale sioniste du philosophe et dix autres
pareils, de son espèce racée et de sa tribu messianique, de France et de
New-York, à la fois !
S _ Arrête, tu déconnes ! On dirait
un arabe mal rasé qui parle ! Laisse-moi le faire entrer. Il a longtemps
hésité avant de venir.
M _ J’imagine qu’il sait le rapprochement
du Hamas de Gaza avec les-leurs de Cisjordanie et de Palestine !
S _ Lui qui aspirait au trône d’Israël. Il
est tombé malade et se faisait soigner à Paris. Sans succès certain. Il est
revenu plein de traumatismes. Physiques, mental, fibromyalgique, politique,
économique, philosophique et religieux et laryngé ! Aphone et quasiment
nerveux, querelleur potentiel. Bref il veut te consulter.
M _ Moi ! Harbech ? Vade au
trou, Sainte Anesse ! Un prince mort, qui revient de l’Au-delà pour
consulter un zouave de Médecin, qui n’est même pas connu du palais de
Rabat ! Et qui ne s’est pas rasé ce matin…C’est un délire, madame
Student !
S _ Du calme Toubib ! C’est plus pour
ta sagesse que pour tes compétences qu’il veut te rencontrer…
M _ Laisse-moi rire ou me moquer de
moi-même !
S _ Non merci.
M _ Je ne partage pas ton jugement de
travers, ma Vieille chipie.
S _ Je t’aime et je te respecte plus que
ça !
M _ Allez, crache !
S _ Bref, c’est un burning-out
existentialiste qui, c’est certain, s’est aggravé dans l’Au-delà au vu de ce
qui se passe sur la Terre. A cause des Sionistes et de leurs comparses de la
haute finance, industrielle et de guerre !
M _ C’est quoi ça ? Explique aux
pauvres lecteurs …
S _ Tu le sais, Maidoc ! Et lui,
comme un Hébreux racé de longue lignée, tu l’as dit, il n’aime pas cette
injustice. Une bravade constante, un entêtement de déments, commis au nom des
Juifs qu’il représente, ici, sur leurs cousins sémites, les fils d’Abraham,
dont il descend de par Sarah et Idhak
M _ Ah ! Isaac, Celui qui rit !
Viens mon frère, on va s’embrasser !
S _ Attend, please, one minute ! Avant de te mouiller !
M _ On dirait qu’il travaillait chez Web
Help ou chez Fastbrooken dont l’avocat mercenaire vous cherche noise, à
partir de sa Témara, pour que vous lâchiez ces pauvres gars et ces gentilles
garces, qui sont aussi grillés par leur travail d’assujettis à la
multinationale !
S _ Le brouhaha des généralistes ne
servira à rien. Calme-toi. Tu n’auras nul soutien de tes pairs. Et puis, t’es
hors jeu, depuis que se sont installés au privé cet autre couple de toubibs M.
Choduho et Mme Viduba
M _ C’est un impair ce métier de c… !
De cafouillards !
S _ On a détruit la médecine, dit humaine,
dans ton pays. Le privé a été vendu à tous les vents par tes dignes poltrons de
patrons, devenus des sous fifres, depuis qu’ils sont aux ministères, avec tous
les cumuls de privilèges népotistes ou usurpateurs qu’ils se sont
arrogés ! Marx est devenu expansionniste. Vive le communiste impérialiste
investisseur !
M _ Je les préfère aux envahisseurs. Ne me
fait pas dire ni écrire aux terriens, ce que je n’ai pas dit. Je ne veux être
grillé par personne !
S _ Le capital est obligatoirement
créditeur et envahisseur ! Les multinationales et les banques de poids,
c’est leur boulot mon pote ! Va te renseigner ! Demande à DSK qui est
marocain comme toi !
M _ Ils exècrent et exploitent les nôtres.
Qui a dit que l’esclavage n’existait plus ?
S _ Allez, Mon Doc ! Assez de
banalités, tu vas chasser mes honorables lecteurs !
M _ Ok ; je saute du coq à l’âne.
S _ Ils vont se fâcher !
M _ Qui ? DSK ou DS 60 ? Nathan Yahoo,
Trump, Macron ou le Pape?
S _ Continue comme ça et ils vont te
tarir ! On va voir où tu vas errer, au ciel, et qui s’emportera à ta venue
!
M _ Quand je lui parle, à DS 60, ton
poulain Juif, de la démocratie en Israël ou du droit des Arabes, ici en
particulier, ou en Orient, il me parle de démocratie chez eux !
S _ Le Paria !
M _ Et dire, que la ministre Azoulay ou
son Conseiller de padré, qu’ils sont bien des notables de chez nous ! Il
est né où ton zouave de prince charmant ? A Essaouira ou à Rabat ? On
l’aurait repêché d’un puits comme Joseph ou sauvé d’un fleuve, comme le fut
Moïse ?
S _ Cesse de radoter avec tes allusions
alluviales ! Reviens à la raison !
M _ On est dans un roman ou pas ?
L’Unesco enseignera ces vérités nouvelles, dont dépend le sort d’Israël qui ne
veut pas appliquer La vérité mais Sa raison ! Et les Usa, ne veulent pas
débourser pour cette boîte à instruments-là !
S _ Attend !
M _ Quoi ? Que je finisse,
donc ! La montée de l’affriolante Laoufir en nouvelles noces
chez DSK. L’ascension de ces Kahenas et Chipies à la tête des organisations est
garantie. La fermeture d’Al Qods aux Musulmans et l’ouverture des caniveaux
pour les lui faire passer dessous et dedans seront ses sujets de prédilection.
S _ Mais David-Salomon le 6oème, il
connaît tout ça !
M _ Attend ma Maboule, s’il vient, le
DS60, c’est pour bavarder ou pour me faire perdre du temps, en faisant semblant
de consulter, pour me tirer les vers du nez..
S _ Ce sera l’occasion de te faire payer !
M_ Sa tête ?
S_ Non ! Il te paiera en différé et
hors taxe de douane, au Barzakh ! Les dollars de l’Au-delà sont de devises
fortes. Une monnaie à valeur de bénédiction !
M _ Alors, je lui cracherais, pardon, je
lui sortirais, mes quatre vérités ! Mes 3 milliards de centimes, comme
honoraires. Juste salaire pour faire du bien autour de moi et à moi. J’en ai
marre d’écrire, discrètement et poliment. Marre de lui écrire sous toutes les
voies et insinuations, sans succès.
S _ Réveille-toi ou va dormir. Je repars.
Au prochain feuilleton, Mon Pote. Je vois les tiens…Comment-vont-ils ?
M _ Adam dessine toujours et colorie de
petits hommes. Il les parfume au Classic Aoud. L’encens de Saja, au santal,
offert par M. Bahram, l’ambassadeur du Koweït, si Cher à feu Hassan II. Comment
va-t-il, celui-là avec sa dramatique tristesse ? Celle d’avoir perdu son
seul fils. Un être si jeune au début de cet été !
S _ Salut Docteur ! Je pars. Voici
ton Adam qui arrive ! Laisse-le placer un mot ! Dis quelque chose au
micro, mon chéri !
Adam _ Mais t’as pas de micro. Tu me
prends pour un nul. Qui t’es d’abord ! Je laisse un message
quand-même ! Arrête de fumer Papa ! Sinon qui s’occupera de moi,
quand mes grands-parents seront partis ?
M _ Il y a des poèmes et des idées, des
vers, qui viennent des près et des fleurs. D’autre viennent de si bas, que
c’est honteux de les décrire, tant qu’on espère les voir partir en fumée. Je
souffre de regarder le ciel, la nuque m’indispose et la gorge me serre !
Pourtant, Mme Student, il suffit de regarder le ciel pour supposer ou
comprendre que cet univers a besoin d’un Créateur.
S _ Hello, Maidoc ! Je te laisse
rêvasser. A plus, je pars.
M _ Non Mamy je ne suis pas prêt !
Retourne d’où tu viens, ma ‘’fossile’’ chérie !
S _ Je voudrais t’emmener, car j’aime ta
compagnie. Tu ne te plaindras qu’aucun ennui.
M _ Je ne te conviendrais pas. Je ne
supporte pas les Tiadal et autres Sildénafil ! J’ai bien des choses à
faire ici, avant que ma mémoire ne parte et que mes muscles ne fondent dans
leur paralysie !
S _ Pourtant Dmitri Medvedev (ou
Maidoc ?) aurait été reçu au Palais. Par le Roi !
M _ En cachette ou discrètement, sans trop
de tralalas, afin de ne pas faire de l’exubérance autour de cette paradoxale et
renaissante amitié prorusse. Le blondasse qui nous sert de Chabat-et-Ilyas
réunis, à la Maison blanche, risquerait de ne pas apprécier cette proximité-là.
La tolérance n’est pas de qu’il affectionne le plus.
S _ Oui, c’est vrai la Maison
blanche servait de maison de tolérance, à Fès, du temps des colons ! Comme
Moulay Abdallah, le quartier tout près des jardins et du Palais.
M _ Tu te trompes de palais, de planète et
d’époque, ma Belle !
S _ J’arrrrive...pour te prendre !
M _ Hawell, dégage ! J’y suis, j’y
reste ! Mais avant, répond-moi, si tu le sais, toi la Revenante !
S _ Goule. Parle !
M _ La vie, l’esprit, l’âme…Comment
définis-tu ces dites parties qui meuvent ton corps, dans la veille ou durant
ton sommeil, ou qui la quittent, sans que tu ne puisses jamais mettre la main
dessus, les voir un jour ou les sentir, ne serait-ce qu’un peu ?
S _ Définis-moi d’abord, Docteur, la
vie ! Puisque tu en parles tant et que tu la préserves et la soignes
des fois ?
M _ T’as le Larousse, la Blonde ! Ton
dico de prof, chère maîtresse. N’est-ce pas ?
S _ Ses pages sont déchirées, roussies,
absentes ou moisies, depuis que je suis partie. Morte, avant d’être revenue et
retournée, ici et maintenant ! Je ne saurais plus l’utiliser.
M _ C’est vrai que maintenant, on ne
tourne plus la page. On la garde et la regarde, souvent à l’œil. On ne salit
plus les pages, on clique sur la touche ou la souris et on les survole ou les
lit, quand le temps le permet.
S _ Idem, pour tes plaisirs. Une puce et
tu appuies sur la souris ou le bouton. Pas besoin de moi. Mieux, tu pourras
partager tes clics avec tes Fakinistes…à l’œil.
M _ Mon passé s’est effacé, mon présent se
gomme aussitôt et je sais que je ne retiendrais rien de l’avenir, qui ne saurait
durer et tu me racontes des conneries, La Blonde. Ce n’est pas un matos que je
pourrais vendre ou inventer. Même si tu m’en donnes l’idée.
S _ Bravo docteur pour ton éternel
combat. Dommage qu'il n'y a pas beaucoup d'intellectuels comme toi pour essayer
de faire vivre et avancer le pays. Le Nobel t’attend !
M _ C’est trop pour moi ! Il peut
attendre.
S _ Je te comprends. Si tous les
médecins avaient ton attitude et ton comportement, bien des choses seraient
différentes. Tu es un militant actif et convaincu. C’est pour ça que je te
donne rendez-vous, ici-bas ou là-haut et on s’amusera sans retenue ni freins
M _ Merci cher amie tu fais autant
et mieux ! Et puis, c'est encore toi qui me pousses à persévérer. Par ton
exemple, ton objectivité vigilante et tes encouragements aussi.
S _ Omnia vincit amor ! L'amour
vaincra tous les cœurs.
M _ Dis-le à ces hommes et à ces
dames !
S _ Plaire et aimer, pour vaincre la mort
par la vie et notre inéluctable retour…
M _ Sinon, comment éloigner la peur de la
mort ?
S _ Cesse d’en parler ! Occupe-toi de
soigner et de te réjouir. Vis ! Tu n’as pas vu comment tu es essoufflé ces
jours ? Et lors de cette réunion, tout pâle, tu n’arrivais même plus à
parler ni à lire ton discours ! Vis, mon vieux !
M _ Comment ? Avec quoi ? Avec
qui ? Pour qui ? A quoi ça sert? Et jusqu’où ça ira ? Puisque ça
finit totalement un jour.
S _ Vis comme si rien n’était le cours de
tes jours ! Vis sans penser à la mort aussi souvent et aussi fort.
Crois-en-moi, mon Pote ! Je suis une revenante.
M_ Silence des autres !
S _ Ça ne te suffit pas ?
M _ Il y comme un silence chez Ce Lecteur.
S _ Et ce ciel et cet univers ?
M _ Il y a un X derrière !
S _ Et c’est pour qui, cet univers ?
Rien que pour nos insectes toxiques et nos vers ? Ce n’est pas un jeu
futile, mon vieux. Il y a un Créateur derrière !
M _ Tu prêches à un con vaincu.
S _ Pardon !
M _ Tu prêches, à un convaincu, disais-je.
Mais aux autres, tu racontes des histoires, maboules !
S _ Ta boule ? Le Gros !
M _ Non ! J’ai dis maboule, ma Fofolle !
Je te précise Femme et je te demande de m’écouter, pour une fois. Tu racontes
des âneries, ma Belle !
S _ Moi des âneries ! Je viens du
Barzakh, aux fins de mission de sauvetage humanitaire, pour m’entendre
dire des insanités pareilles par un Toubab en déphasage ! Docteur, dans un pays
de dessous développés ! Par-dessus le marché ! Non, c’est trop, mon
Dieu ! L’enfer est plus simple que ces gens-là !
M _ Rajeîi le Allah ! De grâce, écoute et
reste avec moi, par delà les plaisanteries et les jeux de mots !
S _ Je ne supporte pas tes plaisanteries
et je ne les tolère de la part de personne, d’ailleurs! Va au…
M _ Madame la Fantôme, ma Revenante
Chérie ! S’bare ! Je parlais des humains, de ces peuples, de ces gens !
Ils sont déçus pour avoir été abusés ! Agnostiques ou athées, ce n’est pas
là, la question ! Ils ne croient plus en rien ! Ils connaissent les
batailles des religieux et les dégâts de leurs guerres. Ils ne croient plus en
personne. Les prêcheurs et autres gens cultivés, les gérants des états, les
leaders, ils sont comme cet écrivain de son état et escroc notoire. Ils sont
prêtres et pédophiles, ils sont religieux et assassins. Le meurtre leur sert de
solution, froidement politique, pour assoir leur puissance. Et quand ils
parlent aux peuples de la religion et de la morale, et de celles des autres, hé
bien, les gens ne croient plus en rien. Cqfd !
S_ Ok Doc ! Maintenant, tu as été
plus clair ! Pour ma part, en ce qui me concerne, dis à tes amis et
saches, que je suis venue,
M _ Pour me tenir compagnie !
S _ Et surtout pour te rassurer afin que
tu puisses réparer tes erreurs et pour contribuer à réparer les erreurs de tes
semblables. Je te livre le message en deux mots : « Vis et aime » ! Car,
aimer est l’assurance-vie ! Le moteur de la vie, le ciment de la vie, le
but de la vie et le facteur de transmission de la vie.
M _ Tu te répètes et tu racontes mal ce
que n’ont pas cessé de dire les poètes et les prophètes. Tu ennuies mes
lecteurs par ton prêche sur l’amour qui est le but de la vie ! La vie en tant
qu’entité et phase existentielle déterminée. Mais pour le bout d’homme que
chacun est, pour lui sa question est ‘’c’est quoi Sa vie ‘’ ? Que représente
son brin de vie ?
S _ Sa vie, c’est un trait d’union. Alors,
assez prôné et harangué. A un autre sermon !
M _ Oui, pour un autre serrement, Ma Vie !
Dr Idrissi My Ahmed,
Kénitra, le 19 octobre 2017