ILS VALSENT
AVEC LES HYÈNES
Le
soleil se lève en Orient.
Un conte d’hiver. Réflexions sommaires en vrac. Irak, Iran, Libye, pour
leurs malheurs, on apprend aux loups à se tuer entre eux ! On emprisonne les bambous, on les isole derrière un grillage !
Muets, qu’ont-ils fait de si mal pour être embastillés ? Le voisin déteste
les feuilles qui jonchent le sol. Arracher les arbres de la ville et les mettre
en taule ? Calciner les boutons, les graines et les roses ? Mettre les
femmes à la rue et les filles dans le sac. Jeter les étudiants dans les fosses
communes, avant ou après les facs ? Pendre les juges et les prêtres, les
avocats, les victimes et les occire en vrac ? On enterre nos malades, on
vend leurs cimetières. On exhibe nos fous, on se moque de nos maîtres !
Mourir pour mourir, autant se sacrifier alors ! Pour l’honneur, la
famille, son pays ou son dieu. Ainsi finirent nos prédécesseurs. Pour leurs
successeurs, je n’augure de rien. Les gens qui sont morts pour nos valeurs, notre
pays et nos terres, doivent mourir de honte et grincer de colère contre leurs
propres os. Les faiblesses nous approchent du néant. La maladie nous avance
vers la mort, les douleurs nous la font aimer. La conscience du néant, sa crainte
nous rappellent l’immensité de la création et les espoirs en la pérennité de
l’âme, le recyclage de la vie et la réincarnation… Mais, ne vaut-il pas mieux à
l’âme, une fois la vie éteinte et la chair délitée, de se débarrasser du corps
une fois pour toutes, afin d’être à jamais proche de Dieu ?
Cris
existentiels ou délires ?
Ils dansent avec les loups et valsent avec les
hyènes. C’est une culture des lobbies de préférer l’arrogance à la
retenue, la force face à la justice et le mépris face à l’humilité. L’humiliation,
telle une enseigne de suprématie affiche sa puissance et terrasse. Arme superlative,
arme dissuasive, elle n’a pas besoin d’être dégainée pour désarmer les velléités
de soulèvements. La dissension est une arme de destruction massive. Elle rabaisse
et divise, elle marginalise et effraie pour écraser le dialogue et l’empêcher
de perturber les chefs. La dissuasion et la subversion sont à leurs faits. Le
mépris façonne la force et force le plus faible au silence, à l’exclusion, au
néant.
Inutile
de crier ou de leur écrire, de faire appel à leur aide ou de les prier.
Hermétiques, impitoyables, injustes et surtout iniques, ils sont vaccinés
contre autrui. Leurs leaders ne savent que parler et promettre, manipuler compromettre,
trahir en faisant semblant d’écouter, supplanter pour subsister. Ils détestent
répondre à vos appels. Non pas parce qu’ils soient sourds ou qu’ils n’aient pas
compris ; non parce qu’ils n’ont pas le temps ou l’opportunité de réaliser
vos suggestions, mais parce qu’ils ne veulent pas assumer leurs promesses ni réaliser
vos souhaits. Partout dans le monde, c’est le même leitmotiv que les faibles,
les électeurs élèvent face à leurs administrateurs, quand ceux-ci le leur
permettent parfois !
Leurs
intermédiaires et représentants, leurs messagers sont là pour profiter de leurs
situations de la proximité du pouvoir, pour exploiter les plus faibles, au nom de
la parenté avec leurs dieux. Népotisme ! Toutes des victimes, des proies
assujetties, des ‘’réserves’’, sur lesquelles ils ont des droits, innés et
prescrits. Leurs facteurs sont de la même facture. Ils sont plus respectés que
des prophètes et plus craints que les dieux. Leur magistère est un déguisement,
une opportunité, un cache-misère, un office de faux-prêtres dans un sanctuaire,
pour blanchir et légitimer le fruit des vols et des prédations !
Parapluies
ou paratonnerres, on en offre si on n’en vend pas à titre symbolique. Des
talismans pour se protéger de la vindicte dieux de l’Olympe ou de leurs
sanctions. Quelques pièces de valeur aux protecteurs pour tolérer nos extras,
nos excès et cacher nos misères ! Ils sont les ministres d’eux-mêmes, ils n’ont
ni électeurs ni patrons ni courtiers. Les rois, les présidents répondent à
leurs sujets. Ceux-là, ils ne répondent guère au minimum requis ! Pas de
canaux ni de langues communes pour les approcher ou s’en faire entendre. Le
sujet est seul, il n’a ni verbe ni complément.
Ils
ne répondent même pas d’eux-mêmes ! Intraçables, intraitables,
inaccessibles, ils ne feront même pas mine de répondre, car ça les diminuerait
de se rapprocher de vous. Alors qu’avec sagesse et politesse, les autorités les
plus légitimes cultivent cette courtoisie ! Eux, s’en balancent ! A
cause d’eux, inutile d’enseigner la correction ou la courtoisie. Ce sont des
valeurs qui les importunent et les avilissent en n’apportant qu’affaiblissements
à leur suprématie, à leur dimension, à leur hauteurs et prééminence. Le sujet
est seul, il n’a ni verbe ni complément.
Les dieux sont infâmes
Sont-ce
des dieux, quand le vrai Dieu, respecte les libertés pour assoir les destins ?
Et que par discrétion et respect des libertés, il se dissimule et se cache à
nos élémentaires perceptions…
Le soleil se lève en Orient. Irak, Iran, Libye on
apprend aux loups à se tuer entre eux ! Parias
de l’histoire, ils ont oublié leurs racines et n’ont plus de repères. Ils détestent
leur histoire, leur pays, leurs parents, leurs enfants, leur religion, leur
pays, leur nation, eux-mêmes, leur propre statut et leurs langues. Ayant subi
l’humiliation, ils se renient. Ils ont perdu leurs racines et leurs valeurs,
ayant été vaincus sans pourvoir porter de guerre. Leurs racines ont été arrachées,
leurs référentiels sont liquéfiés, leurs repères ont sombré ! Ils détestent
leur pays parce que leurs ancêtres n’ont pas pu sauvegarder leur indépendance ni
garantir leur aisance, encore moins réalisé des progrès ou laissé une aisance
matérielle qui leur soient protectrices ou profitables. Ils le renient, leur
pays et ses langues, parce qu’ils y ont été humiliés et qu’ils en partagent
avec honte, les défaites, les faiblesses et les retards. Les descendants de
leurs voisins, leurs cousins, ont été vaincus ; leurs frères sont en
dissension constantes depuis les lustres ! Les luttes intestines, entre
frères et à l’intérieur de la même religion, pour le pouvoir de leurs ancêtres,
leur civilisation délavée, humiliée par les péripéties de l’histoire, les
avatars les impasses, les stagnations, les ratés, les colons et les félons, les
tyrannies qui ont usé de leurs terres comme des colonies. Civilisation et
urbanicité de grade zéro. Incivisme et corruption, fausse religion et
hypocrisie, des contre valeurs amorales comme religion ! Des faits !
Le soleil se lève en Orient. Irak, Iran, Libye on
apprend aux loups à se tuer entre eux ! Sauf
exceptions, ils n’ont plus de repères qui soient capables de les unir, de les élever,
de leur faire aimer la terre ou la nature, si ce n’est de l’accaparer, de leur
fixer les yeux sur l’horizon ou vers le soleil, d’étendre leurs bras pour
protéger les sables ou de lever les couleurs. Plus même de mains levées vers le
ciel pour des prières. Conspirations forcées et chantages vident les mers et
les sables. Contraintes politiques: par vagues telluriques, les dieux ont
besoin d’immoler les terres, les hommes et leurs biens ! Leurs terres et leurs
forêts sont vendues, pour ainsi dire données, sans partage ! Les faibles
sont égarés de naissance. Leur existence est une fable, une défaite coutumière,
innée et inexorable ! Perdus, vendus avant leur naissance, ils laisseront immoler
les humains, raser les forêts et les montagnes, pour éviter aux sources de naître.
Ils les feront tarir pour les empêcher de devenir des rivières. Ils n’aiment ni
les fleurs ni les arbres, ni la culture ni les livres, encore moins les pauvres
ni la charité. ‘’Autrui’’ est une entité qui n’existe pas pour eux. Ils n’ont
plus de repères. Les chants et la poésie, sont des insultes et une perte de
temps qui agressent leurs tempes, leurs oreilles et ce qui leur sert de
cervelle.
Inutile
de tracer des mots, de livrer des conseils, d’écrire des romans ou des poèmes, parce
que le papier va à la poubelle et que ça ne sert à rien de dire, de critiquer,
de proposer ! Et puis, ça épuise les arbres et ça vide les forêts, n’est-ce pas
ça leur souci de l’écologie ? Celles-là mêmes qu’ils oublient de replanter
ou qu’ils ne veulent pas faire. Parce que c’est mieux et plus facile de céder,
d’octroyer aux leurs, d’offrir à leurs amis, des aires et des aires, des
surfaces à revendre, des terra nullius, vides, sans
titres ni héritiers, déjà nettoyées de toutes marques et repères ! Et puis
ces arbres, ne produisent plus rien ! Ils ont vieilli et ça coûte cher de
les arracher et de les replanter. Ne sont-ce pas là des preuves de bonne
gouvernance et le souci de l’économie ?
Holocaustes urbaines
Pour
les arbres de la ville, c’est pire ! C’est l’holocauste, en plus déshumanisée
encore ! Ils sont trop vieux, ils ne produisent rien. Coupez-les ! Coupez,
il n’y a plus rien à voir. Et puis, le nettoyage de cette scène de crime, contre
les végétaux, se fait faire en cachette. De nuit de préférence, car durant la
nuit les crimes sont licites et si simples à effacer. Et il faut faire vite,
loin des caméras, des médias, pour effacer les traces. Ces arbres, quasi
centenaires, seront voués aux flammes, pareil pour les monuments de l’époque,
qui sans maintenance, qui rasés, qui détruits, sont devenus de véritables
ruines…culturelles ! Des martyrs. L’histoire de cette époque française ou
plus antérieure encore, on veut l’effacer !
Le Protectorat,
phase de défloration culturelle ou maladie honteuse, cette courte parenthèse
est pourtant une phase indélébile de notre histoire récente. Concédons-le, elle
nous a sortis du Moyen-âge, des épidémies et de la misère ! Cessions immobilières
obligent ou blanchiment en cours ? Nous fidélisons nos amis instructeurs,
nos dons les obligent à plus de reconnaissance et de tolérance. Mais nos grands
amis, ne sont pas là pour les petites affairettes. Ils sont là pour les grands
projets structurants. En réalité, on veut peut-être vendre à quelque puissance locale
du milieu ces grands terrains, dont les arbres, plantés par les bons colons, occupent
de la surface inutilement. Oh, ce n’est pas pour le charbon ou les planches de
bois qu’on les a ‘’tués’’, ces arbres ! En tous cas, ce n’est pas pour planter
un jardin à la place du parking qui leur servait de sanctuaire qu’on les a supprimés,
sciés et assassinés, ces grands arbres. Des monuments, qui hier s’élevaient et
bruissaient, aussi majestueux et plantureux que des baobabs !
Écrire ou ne pas écrire ?
Coupez,
il n’y a rien à filmer, rien à écrire, rien entendre, rien à inventer, rien à
produire, rien à pleurer, rien à planter avant de partir ! L’alphabet est
corrompu, excommunié. L’alphabet est un assassin qui pue des mots de sang et
des transmissions de hogra, d’indignation, d’exclusion, de haine et des germes
de sécession. C’est un crime que cet alphabet qu’on a appris aux canaques! Semences
de révoltes que sont les mots, depuis qu’on alphabétise les autochtones et que
le Web ventile des idées de révolutions ! Et les arbres doivent payer de leurs
chairs et l’encre et le bois ! Oui il faut fermer les écoles qui
apprennent à lire aux mécontents et empêcher les rues de trop parler, d’écrire
des bêtises sur les murs, de lancer des invectives sur les pancartes ou dans
les micros criards de vilains slogans.
Non
pas parce qu’il n’y ait rien à dire ou que ce soit un rêve peu important. D’aucuns
de leurs chaires diraient que ces soi-disant citoyens et électeurs, sont des
zombis et des avatars. Qu’ils occupent un espace dont ils ne sont pas dignes.
Ils ne sont ni probes ni loyaux envers nous et ils corrompent les cadres
intègres que nous sommes…On ne devrait pas les garder ici. Ils donnent une
mauvaise image de ce pays et de la démocratie. Ce qui le fait dégringoler dans
les classements. Ils ne devraient pas naître en tous cas ! Surtout pas ici.
Il ne faut pas leur délivrer d’extraits d’actes de naissance, ni de permis de
conduire : sauf pour déguerpir ! Aucun papier vraiment. Car ce sont
des actes de nuisances. Ces précautions-là sont des préceptes que les
machiavels en service ont perdus de vue. Ce sont des actes manqués et de
mauvaise gestion. Les pauvres n’ont rien à faire, chez-eux, ici ! Tout comme
les chômeurs, d’ailleurs. Le pays n’a pas besoin d’eux ! La terre
appartient à celui qui la prend ! A la mer tous ces inutiles et
ingrats ! Barra, les harraga*, dans des radeaux et les patères, en guise
de rafiots ! Et ne salissez pas les côtes, car on a besoins des touristes
et n’intoxiquez pas les poissons !
Le
soleil se lève en Orient.
Irak, Iran, Libye on apprend aux loups à se tuer
entre eux ! Entre la
relativité et les extrémismes. Le cauchemar est la vérité. Leurs rêves ne sont
pas beaux. L’oligarchie bourgeoise, bouffe et chie ! Comme le reste de la
plèbe inculte. Ce qui confirme que l’espèce dite humaine est une, malgré des
montagnes de différences entres les strates ennemies qui la composent. Sauf en
cas d’oublis, de jalousie ou de haines, ils sont tous pareils. Seulement, la
génétique est une chose et la réalité arriviste une autre ! Et puis la
religion, avec ses relents de moralité égalitaire, c’est archaïque et
dépassé ! Les riches sont laïcs et leur bonne religion est la richesse
elle-même. Credo où ils se retrouvent entre congénères ! La religion n’est
qu’un masque blanc pour les vendredis, une prothèse escamotable. Mais par
contre, c’est une option de nécessité, organique, pour ce qui est de leurs
serviteurs, ‘’les autres’’ qui doivent appliquer les préceptes moraux de la
religion ! Affirmations que l’on voit et que l’on constate, entre maîtres et
esclaves, comprenez entre les seigneurs et leurs assujettis !
Les
Allahou akbar fusent des minarets, les mosquées emplissent les tribunaux
aussi ! Les pieds rivés sur la tournante, les yeux luxés sur la voute aux
étoile, quand le ciel est noir, on entend ce soir, entre les litanies
religieuses, les ‘’la ilaha illa Allah, Mohammed rassoula Allah’’, des infos
venant des satellites, que les gouares* ont su inventer ! Des centaines de
morts, chaque jour, si ce n’est dans l’Irak déchirée par les Bush, ce fut en
Libye ou en la piètre Syrie ! Des factions de criminels face à celles qui
transportent leurs morts sous les tirs du médecin-président. Là des sectes opposées
et de même religion s’explose pour le plaisir des GI partant. Cafouillages consternants
de sous-développés chroniques, en mal de démocratie et de libertés ! Quand on sait qu’on n’a qu’une seule vie et
qu’un seul Dieu. Ça fait mal d’exister sous ces tropiques infâmes !
Sédentaires,
prisonniers consentants du virtuel, nous pensons que nous vivons un conte, un
film. D’horreur pour certains, porno pour les autres ! Que nous ne vivons
pas la vraie vie et que celle-ci n’est qu’un passage obligé pour aller ailleurs
! Un tremplin, une nacelle, une phase d’une métamorphose, où rien n’est
important et où tout est labile et fragile. Et à ce titre nous laissons faire
avec philosophie. Vues virtuelles, pensées passagères simplistes ou crédos
réels ? Non pas à cause des yeux, ces organes qui nous maintiennent
prisonniers des apparences et des seules réalités élémentaires qu’ils
appréhendent !
C’est
parce qu’il y a du dépit dans le constat. Que tout est passager et que peu
importent les vols, les injustices et les misères. Que ce sont des examens de
passage, qu’il faut passer et tolérer. Un regret persiste : que ces
puissantes personnes, de par leur pouvoir d’achat ou d’influence des autorités,
restent si mesquines, en fait ! Alors, inutile de leur dire que les pauvres
et les faibles, les malades, les assujettis et les handicapés ont tout compris !
Ils ont compris que les maîtres, malgré leurs puissances réelles et leurs airs
supérieurs, sont aussi de zélés laudateurs, les esclaves obligés d’autres
super-maîtres et superpuissances, qui les bravent, les harcèlent et les
rabaissent, qui les maintiennent en les exploitant. La comédie humaine devient
ce qu’elle est, un drame triste et comique, une sorte d’accordéon ou de tiroirs,
les uns entrant dans les autres, à l’image des poupées russes où vous
trouveriez interpénétrées, aveugles, sourdes et muette, les statuettes des trois
magots.
Terreurs océanes
C’est
le temps de l’Otan. La mer tremble comme une parkinsonienne, bave d’écumes comme
une furie et quand elle veut parler, c’est le tsunami. Façon de parler des mœurs
politiques de la société. Alors la tristesse décuple, parce que les plus
faibles sont avertis que le chaos et le déclin, l’anarchie, ne tiennent que par
leur silence. La paix sociale ne tient que par le couvre-feu de leur paix
intérieure. Leur humeurs pacifiées et leur savoir taire s’éteignent dans les
cendres leurs colères bues. Les freins religieux, une sereine philosophie,
leurs faiblesses, leur enseignent la prudence, l’intelligence des forces en
litige. A savoir que l’équilibre des lois et des strates impériales est
fonction de leurs silences dans la douleur. Que des poches de richesses d’une
oligarchie embourgeoisée, leurs hôtels, leurs villas, leurs paradis, sont comme
des bastions et des cryptes sécuritaires. Et qu’eux-mêmes sont à l’intérieur des
prisons qu’ils commandent. Un échiquier où les misères les plus noires gravitent
autour de carreaux blancs. Images parallèles à celles des camps
concentrationnaires de Palestine, où des trouées sionistes en patchworks enlèvent
au pays toute harmonie. Là, ce sont des fragrances de luxe violemment étalées à
l’intérieur des couches de misère. Avec des îlots de richesses ostentatoires qui
se disputent la prééminence face à la maladie et à la faim, face au chômage et
à l’ignorance.
Le soleil se lève en Orient. Irak, Iran, Libye on
apprend aux loups à se tuer entre eux ! La
risée est que l’extrême lâcheté se perçoit quand le courage et la politesse des
responsables manquent. Et que leur ignorance et leur laisser-aller, s’il est
désintéressé, stagnent dans cette non-communication de principe, envers les administrés
les plus faibles. La suffisance est à son extrême. Israel, avec ses savants et
ses avancées, ne nous sert pas d’exemple ! Le fonctionnaire ou le
représentant, aussi ministre ou député soit-il, est maitre à bord. Il n’a pas
de réponses à faire à l’assujetti. ‘’Objet ’’ inutile d’une vague prière !
‘’Objet ’’ perfide d’une querelle, invisible de cette olympienne hauteur ! Inutile
d’écrire, inutile de publier. Le dédain est un mur fait de silences, coupables et
lâches ! Alors, faites taire vos instincts et votre babillarde culture. Inutile
d’espérer faire changer d’un iota les éléments. Il faut se terrer et se taire,
par pudeur, devant les nobles et les riches. Se casser devant les étrangers,
qui ne comprennent pas nos langues et qui sont chez eux, chez nous. Mondialisation
obligée, allant dans un seul sens, comme un vecteur borne, bridant tout un versant.
Et avec sa partialité discriminatoire et tous ses revers, ce sont les progrès
de l’humanité qui restent hypothéqués pour le tiers-monde, surtout l’arabe, le
noir ou l’islamisé !
Un
passe-droit superbe est ainsi offert aux puissances, encore et toujours
coloniales, pour terrasser les plus faibles et les plus pauvres, les moins
développés dont ils sont les maîtres du parcours. Ceux qui ont une autre
nationalité, une autre religion ou simplement un autre faciès ! Demandez à
Guéant, l‘exigüe ministre de l’hexagone xénophobe, qui a accouché d’une
circulaire du cordon, un étouffoir qui porte son nom de carcan. Demandez au
Guéant ce qu’il pense du travail des lauréats, ‘’made in France’’ ! Néanmoins,
pour étaler un peu de pommade sur les arrêtes du reptile, il faut rendre
hommage à la francophonie. C’est un instrument de développement qui tranche. Un
abonnement sélectif, une réserve de chasse, une propriété sans pudeur, où
l’outrance et la blessure se consomment comme le ventre d’une prostituée dans
un Bordel. Il faut laisser les riches prospérer et leur faciliter la tâche. Les
laisser construire et détruire, vendre et prendre, rafler et pendre, agir, paraître,
gruger et paresser d’aise ! Peut être que rassasiés, partiront-ils ? En
tous cas, il ne faut pas circuler chez eux… Ouste, les Arabes et les Nordafs !
Vents de Bastilles
Leurs
lois et leurs mâtons sont là pour ça. Alors, il ne faut pas aller chez eux. Ni pour
les études ni pour le travail, encore moins pour le commerce ou le tourisme. Il
faut apprendre à rester chez soi ? S’automutiler ? Par fierté ! Ô
que ce mot est impropre pour les gens du Sud ! Et, c’est d’une pesanteur
déplorable ! Voyons, disent-ils, l’orgueil ne sied point aux
indigènes ! Humiliés, mille fois vaincus, repoussés, marginalisés, ils doivent
s’enfouir, se cloîtrer chez eux ! Pensent les surhommes colons aisés du Nord, avec
leur superbe habituelle et leur cynisme gras ! Mais enfin, chez nous, ils sont
chez-eux, pensions-nous, si délicats et si hospitaliers que nous voulons rester
! Sauf que c’est là quand même, dans nos pays, emmurés, qu’on représente le
moins de risques de polluer leur chez-eux et de les déranger ! Cette
prévention radicale présente le moins d’inadéquations possibles, le moins de
nuisances et de périls pour eux ! Alors, autant se replier sur soi et
s’enkyster ? La tête roulée dans le ventre de ‘’la civilisation, ma mère’’
! En position fœtale, pour éviter leurs rencontres, éviter de décevoir les maîtres
et faire œuvre de prophylaxie. Ce qui honore la besogne de nos respectueux
bergers et matons.
Le soleil se lève en Orient. Irak, Iran, Libye on
apprend aux loups à se tuer entre eux ! Oui,
il faut céder la parole, céder la plume à l’oiseau pour voler. Oui, il faut
céder la plume pour creuser, après les méninges, la terre ! Oui il faut
céder la plume et laisser le gite et le couvert, quitter, laisser le foyer
ouvert et la blessure béante suinter. Puis retourner la plume contre soi, si le sang ne sourd pas !
Céder le repaire aux frères et l’aire aux étrangers. Céder son ‘’home’’, les
femmes aussi et s’enfuir ! Partir, sans se retourner et sans crier ! Non
pas mourir, partir sans maudire ni maugréer ! Car médire est lâche et
preuve d’impuissance et maudire, déplait aux pâtres et à Dieu ! Non pas
mourir, mais précéder la mort, surpasser la souffrance ! Ou, prévenir
l’humiliation de l’anéantissement final, anticiper la suffisance de thanatos,
anticiper la médisance, ne pas répondre, ne pas écrire, ne pas permettre à la mort
d’effacer ce qui est écrit. Et par réaction, ne point écrire ce qui est
effaçable par le temps ? Mais, quelle mort vaut le sacrifice de ne plus écrire ?
Pourquoi laisser alors des traces ? Par dépit ?
En
fait, écrire c’est laisser le témoignage ultime, eternel à la face du néant avilissant !
Le tenter du moins. Car, c’est aussi virtuel, fugace et labile, c’est l’éphémère
à la puissance trois, de crier par écrit ! Paradoxe ou subterfuges, où la
commémoration et la dénonciation de la mort est aussi un produit ‘’fini’’! Ce
simulacre est une dénonciation du meurtrier ou du complice. Le temps ! Un
cérémonial, un testament, un tour de passe-passe crevé de creuvards*! Ce n’est
ni une prière ni une alternative, encore moins un chantage face à la mort! C’est
une forme d’immolation, une couronne mortuaire, des lauriers sur une croix, une
médaille pour la mort ! Un geste de commisération, de pitié, de soutien et
d’accompagnement, pour un martyr. Écrire, comme parler, est-ce si
inutile ?
Prières étouffées
Ne
plus écrire est une prière étouffée, un délire muet, une délivrance, un poids
en moins. Ne pas écrire est un oubli de soi, pour profiter de soi, sans entraves
ni larmes. Ne plus écrire est un soutien négatif, à ceux qui sont normaux et
que ne savent ni lire ni peindre ni écrire les victimes. Un appui à ceux qui
ont été nié de leurs droits, occultés hier, oui par économie de papier et par manque
de voix. Ne plus écrire pour économiser le papier, la cellulose, le bois et
sauver des arbres ? Ne plus écrire, une grève en réaction au meurtre des
eucalyptus, de Kenitra, au centre vil, avec un seul L ? Ne plus écrire,
c’est alors une bonne consigne pour se taire et se laisser mourir. C’est
participer en complices à occire et abattre. A laisser les assassins tolérés,
tuer, voler, violer les otages, kidnappés par des malfaiteurs, des ignares, de
tristes sires et de sales personnages. Ne pas écrire par tristesse et par
répudiation de soi, en toute pudeur. C’est également lâche. C’est comme ne pas
aller voter, quelque texte que ce soit. C’est comme ne pas siéger au parlement
et rester longtemps inutile, payé et absent.
Ne
plus écrire, c’est mourir en solitaire, se pleurer de larmes sèches. C’est un
acte de courage suicidaire, une folie, une immolation dans le désert. C’est un
acte de bravoure manqué et de traitrise certaine, une félonie contre soi, un
acte de résistance face à tous. Ne pas écrire est un acte d’autolyse. Un harakiri
avec en guise de lame, un trou, un creux dans le ventre, un vide dans la tête. Une
absence face à la démocratie et à ses propres droits. Écrire devient dès lors,
un devoir dans le sens de l’obligation, pour avertir pour dénoncer. L’acte
belligérant est celui du silence de la timidité et de l’impuissance de se
venger ou d’obtenir ses droits. Et se refuser d’écrire, se désister de la
parole, noyer le verbe dans la mare inexistante et générale du silence est un
acte de traitrise anticivique, antinational !
Cependant,
on peut penser que ne plus écrire est un acte de foi, de folie solidaire avec
ceux qui n’écrivent pas. Parce que ceux-ci n’ont rien à dire et qu’on leur ait appris
l’obéissance aveugle, le oui, l’oubli de soi, la circoncision de leur
personnalité, la peur, le silence, l’inertie, la paresse des esclaves d’antan
et des assujettis d’aujourd’hui, tels qu’ils ont été fixés dans les réserves et
acclimatés dans les anciennes colonies. Ne pas écrire encore par soutien de
ceux n’ont pas de nom, qui ne savent pas conjuguer le verbe être et qui
ignorent qu’on peut être des verbes ! Des personnes nées libres et vivant
librement !
Cependant
cette résignation, par philosophie et pour la paix devient solidarité avec les
imperfections et les tares de l’histoire. Elle admet et reconnait le mal
nécessaire des invasions, des guerres, de l’esclavage et de la colonisation.
Elle admet comme facteurs de culture et de civilisation, d’extension des
progrès techniques et scientifiques, de la modernité, des droits de l’homme et
de la mondialisation. Là même d’où elle a péché, la colonisation, tire ses
lauriers. Pourquoi Pas Hitler après Napoléon ? Les guerres deviennent un
mal nécessaire, des étapes par lesquelles l’humanité actuelle devait faire
précéder les générations antérieures ! Paix alors et solidarité avec le
souvenir, la culture, l’esthétique et la vie. Ne plus écrire ou alors écrire
sans montrer son honneur, son appartenance, sa tribu, sa race, sa nationalité,
sa religion son parti ou son sectarisme. Honneur contrit, ne plus écrire, c’est
solder sa dignité, sa foi, sa citoyenneté, sa ville, son métier, sa famille.
Mais en tout cas, il faut écrire pour donner son opinion et se délivrer d’une
obligation éthique et civique.
Ce
ne sont pas des mots qui vont supplanter les cadres belliqueux ni replanter les
arbres qu’ils ont abattus entre complices et compères, pour enlaidir la ville, ravaler
les murs, les tranchées des chaussées, les trous des trottoirs ou réveiller la
ville, les trous qui jonchent les trottoirs et les aires. Mais, là, il faut
écrire et publier !
Mutisme administratifs
L’Administration
ne répondra pas et le journal non plus. Les journalistes ont fui les causes
nobles ou se sont suicidés ! Leurs pleurs ne suffisant pas sur le papier
et leurs gros rires sur les caricatures sont indélicats ! Ils versent leur
sang sur les champs de guerres ! En guise de fusil et de porte-plume, un
ordinateur, un téléphone. Des gadgets miraculeux au service du culte qu’est
l’information. Non point parce qu’on doit économiser le papier mais en souvenir
des arbres qu’on doit porter le deuil. Parce qu’ils sont, comme les proies de
pédophiles, enlevés kidnappés, séquestrés ou enterrés. Toute réponse est une
page d’histoire et qu’ils ne veulent pas céder. En guise de pages et pour l’histoire,
arbres, vieux monuments ou jeunes enfant, le crime est le même ! La
liberté, la vie, la mémoire est spoliée. Rapts de terroristes urbains, qui
n’ont comme dieux que l’argent, aveugles à tout ce qui fait le bonheur, la
culture ou la civilisation, ils arrachent, escroquent comme tel col blanc,
vendent et suppriment. Hommes, nature, climat et biens, tout est objet de corruption
et de népotisme. Ah marraine où sont les marques de ta civilisation avec tous
ces ‘’ismes’’ extrêmes qui ôtent toute estime aux humains en leur préférant
l’argent comme de sinistres valeurs ? Les pommés, se sont exilés de
l’histoire. Ils en sont exclus, ils méprisent leur histoire. Adieu maréchal
Lyautey, tu avais fait planter ces arbres à coté du marché, non loin du port.
Les keftas d’ânes et les saucisses de chien ont besoin de charbon pour donner
leurs odeurs, à ce grand souk qu’est devenue ta bourgade !
Par
pesanteur, se cloîtrer, hiberner, se replier pour éviter les remontrances ?
Réminiscence de l’oppression atavique mille fois vécue dans nos chairs ! Surtout
faire sa feinte, fermer sa gueule et cesser d’agir ! Connaître la
béatitude entre l’assujettissement et les prouesses de citoyenneté
dynamique ! Aller avec son verbe dans quelque désert, chercher un écho, un
ego, un égal à ses dires, se complaire dans le silence, un instant, les joies
d’un trait de caractère, une forme de prière, un mystère en soi, une
délivrance ! C’est un respect mérité, car aujourd’hui, ayant rasé les
arbres centenaires pour libérer la place au centre ville, aux investisseurs,
aux prédateurs sinon aux coloniaux, à coté d’une place devenue odieuse et
incompréhensible, est une bavure indicible qu’il faut signaler.
Oui,
il faut céder la parole, céder le verbe, céder la plume à l’oiseau, pour voler.
Oui il faut céder la plume pour creuser après les méninges, le sol pour
s’élever, calculer, inventer, fabriquer et voler librement ! Oui, ailleurs !
Mais ici, il faut céder la plume et laisser le gite et le couvert, quitter,
laisser le foyer ouvert, laisser la blessure béante suinter et retourner la
plume contre soi, si le sang ne sourd pas. Céder le repaire aux frères et
l’aire aux étrangers. Céder son home et s’enfuir, partir sans se retourner et
sans crier ! Non pas mourir, partir simplement, sans maudire ni maugréer,
sans cérémonial ni sépulture ! Car médire est lâche et preuve d’impuissance et
maudire déplait tant à Dieu !
Le soleil se lève en Orient. Irak, Iran, Libye on
apprend aux loups à se tuer entre eux ! Non
pas mourir, mais précéder la mort, surpasser la souffrance, prévenir
l’humiliation de l’anéantissement final, anticiper la suffisance de thanatos,
anticiper la médisance, ne pas répondre ! Ne pas écrire ? Ne pas
permettre à la mort d’effacer ce qui est écrit ? Ou, par réaction ne pas
écrire ? Car, à contrario, ne pas écrire est une mort qui vaut le
sacrifice de ne plus écrire ! Pourquoi alors laisser des traces ? Par
dépit ? En fait, écrire c’est laisser le témoignage ultime et eternel face
au néant avilissant ! Écrire est un parjure ? Écrire, c’est conjurer
l’indicible et l’indéterminé. Écrire, c’est définir et créer ! Le virtuel,
fugace, labile et éphémère, nul à la puissance trois laisse donc des traces !
Par la magie du verbe devenue force du trait ! Paradoxe ou subterfuge, où
la commémoration est la dénonciation de la mort ! Ce simulacre est une
dénonciation du meurtrier ou du complice. La mort. Un cérémonial, un testament,
un tour de passe-passe de creuvards* qui refusent de crever ! Ce n’est ni une
prière ni une alternative, encore moins un chantage à la mort ! C’est une forme
d’immolation, une couronne mortuaire, des lauriers, une médaille pour la mort
en face de l’abime du tyran ! Un geste de commisération, de pitié, de
soutien et d’accompagnement, pour un martyr, face au labyrinthe apocryphe du
temps.
Réflexions subintrantes
Ne
plus écrire est une prière, un délire, un désir de délivrance, un poids en
moins, un oubli de soi pour profiter de soi, en entraves ni larmes ni mesures.
Ne plus écrire est un soutien à ceux qui sont normaux et que ne savent ni lire
ni peindre ni écrire, à ceux qui ont été niés, occultés, les analphabètes
d’hier. Oui, et c’est un appui à ceux qui par économie de papier, faute
d’argent papier, ne peuvent plus écrire pour économiser le papier ! Ou que
la cellulose, le bois doivent être épargnés pour être exportés ? Et qu’on
doive en bons citoyens de la Terre, sauver des arbres, en se refusant d’écrire
et d’enseigner ?
Une
juste réaction face au meurtre des espaces en voie d’extinction et des vieux
Eucalyptus de Kenitra, Centre vile, avec un seul L ! Ne plus écrire est
une reddition, une lâcheté qui ne veut pas reconnaitre le cycle fondateur des
civilisations qui ont visité ce royaume multiséculaire, l’apport fécondateur
des sciences et des autres cultures.
Ne
plus écrire, pour ne rien mendier aux indécents ! Refuser d’écrire, c’est
se taire par sagesse et par philosophie c’est se laisser mourir. C‘est éliminer
en partant les assassins tolérés, qui font la loi ici et là, aux tropiques des
cancers et aux antipodes de la médecine ! Tuer en partant est-ce utile et
sincère ? Tuer par lâcheté, empêcher de lire d’écrire de parler et
d’exister ! Et laisser tuer, c’est voler des vies, violer sans morale, les
otages. Ceux qui sont kidnappés par l’ignorance de leurs droits, soustraits de
leurs droits, par des malfaiteurs, des ignares, de tristes sires, de sales
personnages, d’odieux dictateurs et de pervers tyrans. Ne pas écrire par
tristesse et par répudiation de soi, et en toute pudeur, sauvegarder sa paix
intérieure ? Mais, c’est tuer le germe de vie, ce bout d’âme que Dieu
réserve à toute vie pour conquérir et transmettre la science et le
savoir !
Ne
plus écrire, c’est mourir en solitaire, c’est se pleurer de larmes sèches,
c’est un acte de courage mortel, un suicide ignoré en plein désert. Ne plus
écrire, si c’est acte de courage est surtout un blasphème. Est-ce un acte traitrise
contre les hommes ou les éléments ? Écrire est un acte de courage et non
de félonie. Ne pas écrire est une forfaiture contre soi, un acte de résistance
face à tous. Ne pas écrire est un acte de courage, d’autolyse par certains
cotés, un sacrifice de militants. Ne pas écrire est un harakiri, avec en guise
de lame, un trou, un creux dans le ventre, un vide dans la tête. Une absence,
face à la démocratie qui se nourrit de luttes, de présences vitale et de dons
de soi pour autrui ! Ne rien faire, ne pas élire, ne pas voter, c’est ne
plus exister, c’est refuser de donner la vie aux autres. Le refus est un
symbole pas une nécessité ! Écrire pour avertir, pour dénoncer, l’acte
belligérant, c’est se venger. Par contre, refuser d’écrire, se désister de la
parole, c’est noyer le verbe dans la mare inexistante et générale du silence.
Vents d’hivers et souffles de printemps
Autrement
dit, ne plus écrire, est un acte de foi et de solidarité avec ceux qui
n’écrivent pas parce qu’ils n’ont rien à dire ? Mais c’est là, adhérer et
grossir les rangs de ceux auxquels on a appris l’obéissance aveugle. Le oui
déloyal est hypocrite : il qui complait et rassure les chefs et les rois,
mais il trompe les maîtres et les adeptes, les faibles et les forts. Ne pas
agir c’est la paresse, le silence et l’oubli de soi, la paresse des sujets qui
n’ont pas de nom, qui ne savent pas conjuguer le verbe être, qui ignorent qu’on
peut être des verbes ! Des actes ! L’homme est un acte, écrire est sa
foi. Son existence n’est pas de manger, de forniquer et de se reproduire.
L’existence
ne s’explique pas seulement par le don ou la transmission de la vie, mais par la
défense de celle-ci ! Solidarité avec l’histoire, reconnaissance de ses
péripéties et de ses maux, accidentels ou nécessaires ! A l’exemple de toutes
ces vies qui ont jonché de luttes et de sacrifices pays, communautés et états.
La solidarité avec le souvenir, la culture, l’esthétique et la vie se chante et
s’illustre ; elle se transmet par l’acte d’écrire et celui de publier et d’enseigner.
Ne plus écrire, par suffisance, par mépris, par paresse ou par crainte de ne
pas être compris, c’est une contrition de soi, une perte pour les autres !
Ce n’est pas montrer son honneur et sa sagesse, c’est cesser d’exister face aux
despotes. Et le plus dur est le temps ! C’est se mépriser et rendre les
siens impuissants. Ne pas écrire, c’est solder sa dignité, sa foi, sa
citoyenneté, sa ville, c’est empêcher les bébés de balbutier et de sourire,
c’est restreindre les jeux aux enfants, c’est empêcher les vieux de respirer,
de verser une lame de souvenir, un mot de sagesse.
Ce
ne sont pas des mots qui vont supplanter les cadres belliqueux ni replanter les
arbres qu’ils ont abattus, un forfait délictueux entre complices et compères,
entre ignares pour enlaidir la ville, c’est comme empêcher de ravaler les murs,
de ramasser les ordures, de combler les tranchées des chaussées, les trous des
trottoirs. C’est comme laisser planer cette atmosphère purulente d’excréments
et d’ordures ; c’est comme empêcher la ville de s’éveiller à la
mondialisation, au bonheur des siens, au travail, au progrès, aux touristes et
empêcher les jeunes et les gens d’y vivre heureux dans leurs espace, leur pays
et c’est profiter de leurs silences, de leur pudeur, de leur ignorance, de leur
respect et de leurs misères !
Oui
attention de réveiller la ville ! Évitez de combler les trous qui jonchent
le macadam et les trottoirs. Le soleil
se lève en Orient. Ils valsent avec les hyènes. Irak, Iran, Libye on y apprend
aux loups à se tuer entre eux, pour laisser la paix à la tribu de Dieu ! Faut-il
crier, écrire ou simplement pleurer ? Faut-il dénoncer nos paresses, nos
luttes dévoyées et nos misérables guerres civiles ?
Dr Idrissi My Ahmed, 25 XII 2011