DR IDRISSI MY AHMED
DES ARBRES AUX CADRES :
PENSÉES BIAISÉES ET RÉCRIMINATIONS FASTIDIEUSES
Comment puis-je creuser
une montagne dans l’image que je vois à la télé ? Comment sortir du tunnel que
je vois dans le rêve ? Aller sur d’autres mondes et retourner sans crainte du
néant ? Comment rendre vivant cet objet et faire de cette image une femme
mienne ou mon autre frère ? Rendre les images vraies et agir dessus et par
elles ? Questions d’enfants ? Pas si sûr ! La réalité dépasse la fiction. Il
n’y a qu’à être puissant et riche. Mais le contraire est plus facile. Détruire
les objets, saper la nature, médire des autres et en avoir peur ! On y va pour
la lecture…
Oniric’art ou sciences
oniriques…Entre la fiction et les fantasmes, la métaphysique et les recherches
sur les potentialités du cerveau, voici quelques divagations banalisées et des
imprécations autour de l’amour de la nature et de la place de l’homme
imprécateur, insatisfait mais positif. Un exutoire pour les premiers jours de
2012.
Nous ne sommes que les
invités d’un corps et d’une terre, des occupants brutaux et peu amènes! Idées
préconçues, pensées en errance, ou comment exploiter les souffrances et les
insomnies. Dire banalement aux autres ce qu’ils savent, n’est pas facile,
surtout à l’endroit des cadres tordus ! Ils se reconnaitront, s’ils ont la
chance de nous lire. Lâcher des invectives quand on a des protecteurs est
également lâche. Surtout quand on jouit d’autres sanctuaires, d’autres revenus
parallèles, d’autres dieux ladres et chiques nationalités. Le courage est de
s‘exprimer ici, quitte à bêler parmi les vaches, de vive voix et selon les
voies qui sont à peine tolérées.
Tonnerres sur les
viscères. Éclairs dans les chairs, lumières dans les hémisphères, veille
consciente, douleurs aux tendons et aux jointures. Le député ou la ministre est
partie. Elle ne peut plus complaire ni en rire ou attirer sur elle, les
imprécations, messire. Les muscles répondent point par point aux tortures.
L’ire liquide attise la colère. L’insomnie donne l’impression d’une éternelle
douleur. Exaspéré, tu prends conscience de ta souffrance, celle de ton bien,
celle de ton corps, pour ressasser sans les oublier celles de ta cité ou de la
terre entière. Et pourtant c’est la fête dehors. On vous empêche de dormir. On
fait du bruit avec de la musique et on se marie.
ARBRES ET TROTTOIRS
Là, ce sont des arbres
‘’urbanisés’’, vivant dans la même serre. Sur l’un d’entre eux, tu pourrais
admirer un souvenir gravé avec art. Un cœur est dessiné, un poignard le perce
dans l’écorce. Y sont écrits depuis presque cent ans deux prénoms. Ce buste
vient de tomber sous la scie. Le souvenir avec de ceux qui sont passés. Il ne
reste plus de témoins à cet amour.
Nos administrateurs
peuvent se targuer de dire : là, ce furent des arbres ‘’urbanisés’’, qui
vivaient dans la même serre que nous. Nous respirons le même air avec
ressentiment l’air pollué, âcre et stertoreux qui révolte les poumons et
révulse les narines. On voulait rendre muet les sujets, maintenant on veut
asphyxier les citoyens. Façon de les apaiser ou de les maudire. De les
sanctionner en les forçant à respirer leurs excréments ?
Pourtant, ces êtres
immobiles, les arbres, rafraichissaient l’atmosphère et donnaient de leurs
vertes statures un air embelli à la ville. Malgré ses trous et ses territoires,
ses façades délabrées et sales, qui persistent comme une offense à la modernité
du pays, sans que nulle campagne publique ne vienne à les restaurer pour ne pas
dire les embellir. Pour être justes et objectifs, en fait on s’active, mais
c’est trop peu. Autres sujets, délicats et plus tranquilles, cloués au sol
comme des demandeurs d’emploi devant le parlement, ils sont de toujours
serviables et utiles. Je parle des arbres.
Des arbres, des concitoyens
silencieux et immobiles, hé bien, un décret malin vient de les condamner. A la
scie et au bucher, comme les martyrs du moyen-âge. Ce qu’ils vont devenir, du
charbon. Ce sont des arbres ‘’ domestiques ‘’ que l’on enferre, que l’on
enferme, que l’on vide, que l’on tue et que l’on viole. Que penser,
qu’imaginer, que voir, que dire, que faire ? Même les arbres souffrent, dans
nos murs et sur nos trottoirs, sur ce qu’on appelle improprement nos terres !
La terre, ‘’mine aïna laka ma lane yakouna qate înedaka mine qable ?’’ Réduits,
exigües, troués, encombrés de trous et longeant des avenues devenues plus
étroites de que des rues, les trottoirs sont sur la coupe du néo-colonialisme,
cafetier. Les piétons n’ont qu’à aller se bousculer sur le bitume et s’éviter
de casser les pare-chocs des voitures ! Envahie, la ville, dortoir humide, est
quasi tétanisée.
HOMO SAPIENS
L’aube dorée de la
femme juxtapose le crépuscule violet de l’homme décrépi. Le brasier des
passions et les barbouzes du sexe prospèrent dans leur viscérale industrie. La
noblesse des idées se heurte à la fausseté de la pratique, quand les
contraintes morales échouent sur la réalité. Idées préconçues, théories,
allégations, singeries, copiage sans garde-fous des frasques du plus vieux
métier ! Autrui nous sert d’exemple faussaire. Littérature, lubies et rêves
estropiés. Le roman n’est pas une biographie. Ce qu’on raconte n’est pas
forcément vrai. Du moins ça change comme le regard et la vue, la vision du
moins, à travers les facettes d’un prisme. L’entrelacs des civilisations
libertaires, mosaïques multicolores et tourbillonnantes vues à travers les
dentelles boisées des moucharabiehs.
Vous dites
enthousiaste, ingénu et franc : « Je sais comment travailler, mais je ne sais
pas contrôler ». On vous répond, avisé et magnanime : « Faites ce que vous avez
à faire, le reste viendra ». Fort bien ! Compliments et assurances sereines et
averties comme ressorts ! Par-delà les essais et les erreurs on retient la
moralité de l’histoire. Pour l’avenir commun on compose. J’écarte, tu disposes.
On ne détruit plus. Les accaparateurs et les exploitants aux tristes records
seront plus avertis contre les excès, les bricoles et les bavures. On solde
ceux qui vous ont fait inventer de quoi épuiser les terres ? Peut-être pas ! On
les assagit, avec le gîte et le couvert.
THÉÂTRE PROLIFIQUE
Le jeu, celui de vivre
et se multiplier sur terre est une comédie assez courte, une anecdote, une
blague éphémère par rapport çà ce que l’homme, sapiens de surcroit, profane,
épuise à jamais et consomme. Le jeu, la vie de l’espèce humaine, cette comédie
où les acteurs se suivent et ne jouent qu’un instant sans faire carrière, à
quoi est-ce que ça sert ? A qui sert-il ? Y a-t-il un but ? Pour quels acteurs
et spectateur ? Qui est dans les coulisses ? Est-ce simplement le fruit des
hasards ? Pour une pièce, dont le générique et le scénario, se sont pas
totalement écrits et dont les acteurs inconstants sont toujours des novice, qui
n’ont lu ni préface ni prospectus, nous sommes toujours à l’essai ! On ne
devrait pas nous juger ! Le jeu se complique et se développe à l’intérieur de
lui-même. La pièce prend le dessus sur ce qui a été auparavant prescrit pour
elle. Elle s’invente et s’amplifie au fur et à mesure, selon la véhémence des
acteurs et ou leurs interprétations placides.
Nous sommes les
spectateurs insensibles de nous-mêmes, les acteurs inconscients et distraits.
Nulle moralité n’est à attendre de cette fable dont les plus avertis partent
sans laisser d’adresse ! Quelques plaisirs futiles, oniriques, pour certains et
puis le néant ! Ou les funérailles qui laissent de vagues cendres sur la scène
que les acteurs triturent des pieds. Pour les autres, la grande majorité, c’est
un tissus conjonctif, mou, aux marges de figurants, qui ne sont que de sombres
des silhouettes au plus. L’exclusion est leur ratage habituel, les privations
les douleurs leur lot. Certains obtiennent des cachets qui sont des millions de
fois supérieurs à ceux que récoltent d’autres acteurs pour jouer sur la même
scène, avec les mêmes compétences et parfois plus ! Parfois, avec plus de
maitrise, de sérieux, d’intelligence et de compétence et plus d’ardeurs que les
tristes opportunistes. Les bonnes manières perdent leurs détenteurs.
Retraites sophistiquées
et pesanteurs financières. Qu’ont-ils fait pour obtenir ces mérites, ces
salaires prohibitifs et insultants, ces retraites qui poussent à la révolte les
plus pudiques et les plus austères comme les plus sincères ? Qu’ont-ils fait
pour obtenir sans mérite visible, pour tout prendre et tout posséder ? Des
acres et des acres de terres en plus des âmes et des corps qu’ils ont de leur
entrisme dans le pouvoir investis. Ou seulement montré un peu plus d’hypocrisie
que les plus humbles envers le ciel ? Et plus d’arrogance et de mépris face à
leurs frères des basses sphères ! Leurs fruits hors saison, des usurpations
pour ne pas dire des rapines sur les commerces et sur les terres. Toutes les
terres, avec en plus du pouvoir et des privilèges, l’arrogance comme nous
disions et le silence, légitimisé*, sur l’asservissement.
DÉVELOPPEMENT EN SOUS
SOL
Les chercheurs, le
savent ils, ils sont nombreux à avoir joui des actes de cette pièce, que nous
continuons de jouer, d’imaginer et de compléter. Souvent comme observateurs,
parfois aveugles et passifs, parfois vivants, avec conscience et critique à
porté de lèvres, parfois comme des ombres, des zombies ou des avatars, une
déviance du rôle tel qu’il a été conçu et prescrit.
Ils ont dit, preuve à
l’appui, qu’il a fallu des millions d’années en durée, il y a des millions
d’années de cela, pour que les forêts poussent, se développent et comment les
plantes sont devenues un minéral. Du charbon qui a été exploité pour faire
naître la révolution industrielle, développer les machines, les industries du
fer et de l’acier. Puis, par la suite, ce furent des mers de pétrole, qu’on a
pompées des profondeurs pour rouler, pour cuire et s’échauffer.
Mais comme certaines
espèces, ces filons, ces puits se sont épuisés, formant ça et là des fortunes
colossales dont les propriétaires et les envieux ont fomenté des guerres pour les
défendre ou pour se réapproprier ces richesses. Le charbon et le pétrole, issus
de cette ère géologique si prolifique du carbonifère, sont le résultat des
forets enterrées sous la pression des couches telluriques. Imaginez ce qu’il a
fallu comme vie et longévité des espèces dans ces forêts et leur destin qui
n’allait servir aux hommes d’aujourd’hui, qu’un court instant ! Une durée de 2
ou 3 siècles, pour anéantir à jamais ces trésors du temps que l’homme a dû
pomper, sans réserve, jusqu’à épuisement définitif ! Et après, ces matières,
ces réserves, toute cette richesse n’auront plus d’existence. Enterrés dans les
cendres, évaporées sous formes de gaz, toxiques, nuisibles ou mortels.
LA VIE LEUR VIENT DU
CIEL
Ils sont lumière et
chaleur, cachant les nuages, trouant la couche d’ozone, apportant maladies,
inondations, désertifications et fragilisant hommes, animaux, végétation et
terres.
Bonjour à toi, ô trait
de lumière ! Heureux de pouvoir te saluer chaque matin au travers des
persiennes. Heureux que l’on te voie et de constater que le soleil n’ait pas
sombré loin de la terre. Que celle-ci par miracle, pivote encore, penchée sur
son axe, en spinant* autour de toi, Soleil et que l’homme ne l’ait pas luxée
par quelques trous d’explosif ou de bombes que ce soit ! Bonjour à toi, heureux
de te voir pénétrer en cette chambre. Heureux que mon cerveau et ma rétine,
enfin ce qu’il en reste, puissent encore te percevoir. Bonjour à toi et heureux
d’avoir conscience de te voir. Grâce à toi lumière, par toi qui proviens
d’explosions survenant sur les astres, les arbres poussent et se synthétisent
grâce au feuillage. Grâce à toi, Soleil, forêts et buis nous servent, nous
réchauffent et nous éclairent, à travers nos divers appareils en brulant
arbres, charbon et bois.
A côté des cris
d’oiseaux qui saluent ton réveil, leurs parlers incompréhensibles, ils chantent
les mêmes refrains que moi, sur toute la terre. Salut à la vie, salut au soleil
! Qu’est-ce qu’il y a pour manger tout à l’heure ! Dialogue, matinal, projets
de ce qu’ils vont faire, ils parlent du temps, de ce qu’ils vont ingurgiter
pour honorer les cycles de l’azote et du carbone.
Réflexions ou
philosophie, ces piaillements sont certes pour eux des pensées et toute une
littérature. Gracieux par moment, incompréhensibles, ces trémoussements
tiennent compagnie et nous donnent un aperçu de ce qu’il y a sur les planches
sur cette terre. D’autres acteurs, d’autres êtres vivants, qui marchent, qui
volent et qui s’ignorent. Chacun a sa part, son rôle, dans cette vaste et prodigieuse
comédie, qui des profondeurs marines aux cimes, des montagnes, des sables aux
nuées, grouille d’êtres. Ils s’activent, de leur naissance à leur fin, ils
chassent, lutent, s’accouplent et se multiplient. J’éviterais de parler de ceux
que l’on consomme et que l’on brise, pour vivre comme eux, un instant en s’en
nourrissant ! Et comme la plupart d’entre eux, les carnassiers, les carnivores
!
Ignorant comment
l’homme, qui veut sortir de la bête, pourrait se libérer de consommer d’autres
êtres vivants, on devrait devenir végétariens ! A commencer par moi-même, pour
adhérer à un projet de société, mondialisé grâce à l’internet et de nouvelles
lois. Toute une révolution culturelle. A se demander qui cette tendance
pourrait léser pour être empêchée de se faire ! Ceux qui se nourrissent de la
chair des autres, comprenez les agro-industriels !
LES ARBRES, NOS
CONCITOYENS
Mais pour être moins
idéaliste, moins rêveur et plus prosaïque, je m’inquièterais pour les arbres !
Ceux juste à côté, comme ceux qui gisent à terre!
Vies simples parmi ces
milliards de milliards d’arbres des forêts et ceux du bosquet de ce jardin.
Comme ces feuilles de bambous, qui prises une à une, adorent en l’écrivant de
leurs alifs et ha, le nom d’Allah, le Seigneur. Vies immobiles qui flirtent la
tête en l’air, avec les insectes, face aux vies conscientes des gens, qui
bougent. Conscience de la vie et de soi, durant celle-ci et de rien d’autre de
plus, sauf des questionnements !
Et ces piaillements et
ces pensées, gracieuses par moment, incompréhensibles à la gente humaine, qui
tiennent compagnie s’ils ne nous réveillent, en comblant le silence et le
souffle du vent. Ils montrent que sur ces arbres et ces branches, sur cette
terre, que d’autres acteurs marchent s’ils ne volent pas. Chacun a sa part dans
les deux sens et dans cette comédie, qui même dans les profondeurs des mers et
des sables, vit et s’agite, multiplie les êtres les plus divers, les plus
curieux, leurs activités, leurs nuisances, leur fins, leur invisible
complémentarité, au hasard des nécessités et de l‘évolution.
Nous épuisons
lourdement les mêmes planches sur lesquelles nous jouons, pour notre drame,
cette comédie humaine. D’autres l’ont dit mieux que moi. Je ne retiens pas très
bien et je ne sais répéter. Je la vois et contribue à la jouer, à ma manière,
moins comme acteur et plus comme sujet. Je vois de mon ornière ces arbres que
l’on tue et abat.
Les auteurs ont bien
quelques raisons pour les assassiner et pour dévaster les espaces que ces
eucalyptus occupaient hier encore. Ils vont mettre en jachère les jardins, déjà
réduits, qui résistaient encore un peu aux barbares, Oui, c’est pour ramasser
ou voler, prendre ou octroyer des faveurs, en vue de rapiner à leur tour. Bien
sûr, je ne parle que des arbres et des vautours accessoirement. Mais, il n’y a
pas que la vie des arbres, des animaux que nous leur prenons, aux dépens de
leur cortes existence. Il y a celles, connexes des hommes, nos contemporains,
puis celles de ceux qui finiront la pièce de théâtre que nous jouons en ce
moment. D’autres clans, d’autres partis, d’autres parties, d’autres âmes !
AU SECOURS ON AIME OU
LE SEXE DES ANGES
On a tous entendu cette
littérature verbale ou écrite, si peu convaincante des premiers concernés. On a
senti ou vu faire les passions pour autrui, la fièvre des jeux, du sexe, au
hasard des rencontres. Des couples et plus, en nombre, se sont vus naître et
devenir prolifiques pour la masse et illustres pour une minorité. Ce sentiment,
ces approches, cette férule-là est devenue une véritable religion unioniste
tendant à couvrir de plaisirs horizontaux toute l’humanité qui gite sur la
sphère. Né instinct et conduite hormonale biologique, l’activité du sexe est
devenue une culture fondamentale et une industrie prospère. Des comportements,
devenus culturellement primordiaux sont labélisés du trivial mot et
qualificatif ‘’ amour ‘’. L’Amour qui enjolive de la plus banale des sensations
au plus amène des sentiments, tire-t-il quelque chose du mot âme ? Ou, que
c’est plus animal encore, alors qu’il se balade au septième ciel souvent ?
La littérature abonde
de tout ce qui fait flipper, bander et jouir. Jouir, c’est être heureux,
simplement. Et cela va des plus éloquentes émotions de romance, d’amitié
respectueuse au spleen anxiogène des anciens. Des industries, fort nombreuses,
sont nées de cette ‘’délicatesse’’ torride envers l’autre sexe. La passion
conquérante d’un autre corps, la fascination pour sa beauté, la séduction des
manières, vite attractives et attachantes, en vue de s’approprier de l’être
désiré.
Souvent ou plutôt
toujours, cela tourne aux métiers du sexe. Que ce soit à travers l’écrit, la
photo ou la lucarne. Modes, tenues, bijoux et objets, pratiquement toute
l’industrie humaine se mobilise afin de complaire au besoin d’accessoires. Un
monde parallèle, des plus inventifs, offre ses attirails onéreux afin d’opérer
avec succès le cérémonial voué au dieu Amour. Et Aphrodite sert sur l’autel du
désir, le sexe, sa jouissance et son sens de l’appropriation. Le mot, le
sentiment ‘’amour’’ se vêt d’objets dispendieux. Des cadeaux qu’il faut offrir
pour affirmer son sentiment d’amour. Une dévotion en fait, afin de certifier ce
besoin d’appropriation exclusive d’autrui et du don de soi. La passion et la
conquête, l’éloquence et la morale, les droit de l’homme, de la femme
particulièrement, ne sont pas toujours au beau fixe ni trop souvent respectés.
L’outrance, la possession illégitime, la contrainte sauvage et le viol,
illustrent de manière pénale et criminelle les plus élevées des sociétés. Là où
les qualificatifs de ‘’laïc’’ et de ‘’civilisé’’ sont de coutume. L’argent
interfère avec le sexe, le crime et l’honneur, pour battre le tempo de la
comédie humaine.
VOLONTÉ DE PUISSANCE ET
DON DE SOI
Peut-être que le
travail, les biens, la puissance ne sont que les procédés, les solutions pour
cumuler de quoi opérer la conquête de l’autre. L’abandon de soi, n’est pas
aisé. C’est une aventure, un véritable pari, un sacrifice périlleux. Le plus
souvent celle qui accepte l’effusion des sentiments, la fusion et l’acception
des jeux ou d’appropriation du corps de l’autre est une assujettie, fragilisée,
plus qu’un acteur avertie. Toute cette gymnastique physicochimique, ces
exercices d’application physico-chimiques, des rêveries romantiques, et depuis
cinématographiques, qui s’appellent le besoin de sexe, de séduction, d’érotisme
et autres dénominations plus ou moins hard, soft ou romanesques.
La quête du travail et
la volonté de puissance ne seraient finalement que les instruments et les voies
détournées, pour arriver à l’essentiel, la conquête de l’autre. L’amour, ni
plus ni moins. Assurer ses pulsions et sa longévité, (instinctivement), avoir
de la compagnie peut-être, de l’aide dans la vie, parfois, mais surtout une
progéniture pour garder un nom, une fortune. Si on travaille pour vivre,
assurément, c’est aussi pour faire son nid, construire son foyer, un synonyme
de sécurité et de protection. On trime pour payer son loyer, assurer sa
subsistance, si on ne vole pas pour ériger un hôtel, étaler des villas, ça et
là ou de véritables palais, sinon des édifices hauts comme une montagne, au
milieu d’une île. Ces conduites extrêmes biaisent ce qui est fondamental,
l’assurance d’un simple foyer et la sécurité d’une petite famille. Les dérives
poussent vers la conquête du pouvoir pour le pourvoir et pas seulement face à
l’insécurité. Tout comme à la quête de la fortune et la possession des biens.
Parfois, juste pour en disposer face au regard d’autrui et palier aux risques
de l’infortune !
Cette richesse, ce
pouvoir qui vont assurer à l‘individu, à la personne adulte conquise,
suffisamment de sérénité, de garantie de sécurité, et lui permettre de céder sa
part de sexe à l’amour, à se préparer à l’idée d’enfanter. Mais l’idée
d’enfants est connexe. Primordiale pour la continuité de la vie, a contrario
elle ne vient pas à l’idée lors des premières initiations au sexe ni au moment
du jeu, à la ludicité*. Elle y est évitée et même combattue. Bien sûr la
biologie et la chimie des hormones dictent les conduites et mécanisent les
instincts et les formules d’approche. Mais le résultat est symboliquement le
même et pratiquement toujours vérifié : avoir pour posséder et vice versa.
Dr Idrissi My Ahmed, ARCHIVES le
1er Janvier 2012