REMUGLES
ET PYROSIS,
PRURITS
NOCTURNES ET CONTES PERVERS.
Chaque
peuple, de la Perse à la Chine, des Indes à l'Afrique, a ses légendes, ses
parfums éthérées et ses odeurs âcres. Les vieilles civilisations couvrent de
mystères et de cultes magiques l'imaginaire des hommes. Ressourcements intarissables,
creusets de l'homme, on leur doit nos inventions et nos successives
renaissances. Nos rêves souvent, alors qu'en ce moment, hélas, ils vivent de
vrais cauchemars. Outre la peur, l'humiliation, l'offense et les guerres
imposés, ils subissent de la part des leurs démons, le lavage ethnique sous la
vindicte millénaire.
On raconte
que Jean De La Fontaine a copié ses fables des contes d'Esope et de chez,-nous,
les musulmans, qui les avions véhiculées en fait des Indes lors de nos
pérégrinations commerciales…Réservoirs humains d'antiques sagesses, on retrouve
les contes magnifiés dans notre culture, puisque selon les dires du prophète,
pour les sciences, il ne faut pas hésiter d'aller jusqu'aux Indes pour la quête
du savoir. Et on y va de ce pas.
Que se
passe-t-il en Syrie ?
Je
vais demander à un singe de m'expliquer ce bazar.
Si
j'ai soldé les os et les crânes humains et mon ostéologie avec, je garde encore
le crâne de Tchita, ma guenon d'Itzer ! Ainsi que quelques vers du soliloque de
Hamlet de Shakespeare. To be or not to be, that is the question ! Adolescent, j'ai rêvé de chasses aux Indes et de safaris en
Afrique…Sauf que ce sont les rois hispaniques et les princes anglais qui en
profitent. Le peuple garde ses rêves, pour d'autres vies et les rois les
réalisent de leur vivant et se les appliquent. To be or not to be, alors qui
suis-je ? Que représentent pour moi, le monde et la vie ? Si subtiles dans
leurs belles et prosaïques ou mortelles complexités ! Ici, donc dans ma région
et mon identité, quand mon métier est de soigner alors que je vois des tyrans
tuer sans trêve et sans vergogne les leurs. Sous la férule de qui on sait,
parmi les démocrates et richissimes des humains civilisés. Quoi comprendre et
où est la vérité ?
A
mon âge, je ne sais rien. Les gourous, là bas, les sikhs et les faquirs, sont des pilotes à leur manière, des guides.
Faute d'avions ou d'ailes, ils façonnent nos tempéraments, nos caractères, nos
conduites, nous dirigent des fois, et tirent nos âmes vers d'autres zones, là
où nos sens habituels n'ont pas de prise.
Un
revenant ou un avatar ?
Spectral
souvenir de sa défunte amie…J'avais perdu de vue ce maître des ailes, doté par la
nature et sa fonction de long courrier et dont le zèle s'exonérait de loin. Un
sage, qui resté jeune et constamment à la conquête de la vie est toujours en
quête de perfectibles moitiés. Elles sont nombreuses, ils les tirent à tir
d'ailes, ces âmes effarouchées des fidèles, qui oublieuses du corps, n'ont de
besoins que de servir autrui en le servant avec amour et fidélité. Esthétisme
mystique, les couches des gourous sont comme des salles de classes. Des
aérodromes du ciel, où l'on apprend par l'extase et le don de soi, à sortir du
corps pour accéder aux sens les plus fins, vers la paix et l'oubli, dans les
contrées imaginaires. Actes de dévotion et de piété, occultes et intimes, qui
ne sont pas si rares, mais qui sont à l'origine même de la vie et de grands
émois.
Parlant
des gourous, on les imagine souvent ces maîtres, à moitié nus, halés imberbes
ou très barbus. On les voit, qui contorsionnés, qui marchant sur les cendres ou
nageant parmi les cadavres et les fleurs dans le Gange. Clichés multicolores,
ou scories nauséeuses, la vérité est là. Elle est multiple, gluante et glauque,
ensorcelante et majestueuses. Simplicité et dignité, tout est en question, en
Orient ! Orient magique, splendide et magnifique.
Tente-huitard
invétéré, preux conquérant de la chair gratuite, mieux habillé que ses
congénères, le culte anglais, sa vision à l'américaine, avait fait de ce pilote
des dieux, un marabout. Un homme qu'on loue pour ses services. Lui qui était le
messager, le coursier des divinités vivantes ! Ses orgies aériennes à leurs
services, ses litanies éthérées, l'ont rendu à la fois sage. puissant et fier.
Ça se sentait en lui. Mais astreint au devoir de réserve, il ne s'en ventait
pas. Ses expériences multiples dans les hôtels internationaux, les congrès et
les gites étoilés, l'ont conservé toujours aussi jeune. On dirait qu'il jouxtait
Jouvence en buvant souvent de son sein.
Le
crépuscule des sages
Cette
éthique, cette thérapie, peu de gens la partagent en fait. Ces gourous ont une
sorte d'aura, la baraka. La mémoire persiste sur les sables de Skhirate et les
terres de Témara d'un homme de cette trempe. Ce guérisseur miraculeux, Cheikh Mehdi
Toubi n'était pas un Toubib. Vrai charlatan ou pseudo fakir, que Dieu me pardonne
si je me trompe, ou qu'Il me donne ses dons s'ils étaient vrais.
Entre
parenthèses.
Il
drainait des milliers de malades. Et des plus graves encore. Qui par dépit ou
par défi, qui par espoir ou crédulité, ou simplement par la quasi gratuité et
le déficit du système de Santé? Une cour des miracles, alors, qui faute de
parvis avait occupé toute la ferme comme
esplanade. La place de la Résurrection de Mme Student devait ressembler à ce
paysage-là. Une effervescence, une fièvre, un magnétisme qui enflammait
d'espoir une foule Innombrable vivant dans un état second. Là, le miracle
s'obtenait dans le souk, avec des pains de sucre. Et la baraka pénétrait les bouteilles
d'eau minérale même fermées !
Si
ce ne sont pas des miracles, c'est de l'escroquerie tolérée par les autorités !
Un commerce florissant, concédé par le Makhzen, à en croire les détracteurs
impénitents de celui-ci. Les gens étaient heureux de trouver, faute de santé
laïque correcte et d'écoute profane attentive, une vision miraculeuse, une
mission affable, quasi mystique émanant de l'Au-delà!
Loups
loufoques
Rien
à voir avec nos misérabilissimes Taïbi et autres Kader Kada. Ces esbroufeurs,
malins et pervers et sournois, des loups, non des hyènes, sont de la race des
escrocs et des maraudeurs. A l'instar de ces Sabires et ces Nabils, des quidams
hypo lettrés, mués en vrais journalistes ou de faux scientifiques. De véritables
docteurs qui vandalisent leurs professions. Des ombres qui hantent les malades,
des incubes qui les exploitent. Qui les cabinets, qui les cliniques, qui le TPA,
en fuyant leurs charges premières dans les hôpitaux publics. Appelez l'avocate
Baddou, la pourfendeuse des cliniques ou son réanimateur El Ouardi et alter
ego, ils vous le diront.
L'un
vend l'air, les autres ventilent
les soporifiques, mais tous sucent le sang ! A l'instar des taxes scélérates
sur les maladies, que sont ces taxes de Douane et la dime TVA et que nous
dénonçons ici aussi âprement. Impôts ignobles imposés sur le matériel médical
et les médicaments et que ne paient que les malades dans le plus beau pays du
continent. Les Gueux sont exploités par le fisc dans leurs situations les plus
morbides. Infâmes iniquités.
Conclusion
préliminaire
Chacun
donc ses fidèles et des proies, entre la foi et la perfidie, on saigne ou on soigne
les quémandeurs de santé !
Passons
au conte allégorique.
Voici
donc que notre gourou bienséant, l'anecdote ou la blague faciles. Avec lui, le
plus souvent comme acteur et héros. Aujourd'hui, il me sort une véritable
histoire. Un conte quasiment vrai, que je me fais le plaisir de partager avec
vous. C'est à la fois un symbole et une sentence. Une métaphore mystique même
qu'il s'agit là de véritables animaux.
C'est
l'histoire indienne d'un vieux lion qui a crevé, au point de laisser des nuages
de mouches envahir l'Asie, parce que personne n'osait s'en approcher, de
crainte qu'il ne faisait que le mort pour punir les curieux et sévir sur les
impudents. Et on sait les vrais lions rares aux Indes. Les derviches de la
forêt, véritables druides aryens, décident d'élever à sa place un singe. Un
jeune singe, dont il était le compère, le fils et le petit ami. On lui fit allégeance,
une charge honorifique, par révérence et fidélité, en guise d'attachement pour
sa charge et de courtoisie pour son honorable fonction. Car il faut bien un
emblème pour représenter le peuple et les animaux vivants dans cette forêt.
Pourquoi pas le compagnon du dernier lion de cette planète ? Ce singe de son
état, qui de disciple et amuseur, était devenu son servant zélote et véritable
fils.
La
forêt n'a pas les mêmes valeurs que la ville. Le complexe d'Œdipe, on ne
connait pas. Un lion peut bien féconder sa mère et devenir le frère de ses
fils, après avoir comblé les sources dont il est lui-même sorti ! Pour les
chiens, c’est pareil. Un autre peut
manger ses petits. Si nous
n'allons pas entrer dans leurs intimités familières ou carnassières, nous avons
l’hésitation humaine du choix des exemples. Comme là, sous Assad en Syrie, ou hier
en la belle Europe, sous Hitler. Et j'en ai vu qui parlaient indécemment pour
défendre leurs xénophobies karcheres*, d'identités puristes et de civilisations
supérieures et arrogantes rehaussées !
Pour
ne pas l'oublier
Et
pour revenir au cas du cheikh Tourabi, s'il a servi d'une certaine manière à la
demande populaire antinomique de l'éthique du conseil de l'ordre, telle qu'elle
a été laissée se développer que l'on a confortée…Et si certains fidèles en
furent soignés? d'autres ont pu être déçus ou ont vu leurs cas carrément
aggravés ! Même les prophètes de Dieu, pour leurs miracles n'eurent pas une
aussi florissante industrie, ni de si belles et innombrables prouesses! Alors,
le cadre de la médecine me laisse désespérer. Qu'en est-il du reste ?
Qui
mettre à la place du roi lion ?
Voici
donc que le gourou aérien, me raconte l'histoire d'un lion qui vivant aux Indes,
disais-je était mort, laissant à sa
place, un simien, faute d'héritier de la race superbe… ou supérieure, et de l'essence
féline….ou divine ! Un singe à queue et aux fesses rouges à la place de la
crinière fournie et blonde. Un singe qui faute de gronder à faire trembler les
arbres se met à crier et à sautiller de branche en branche ! Un primate de la plèbe, à la tête de la
monarchie. Cela s'appelle en langue scientifique de l'involution. Adieu les
lions des Indes comme vous qui hantiez l'Atlas. La honte tue plus que
l'extinction des espèces !
C'est
vrai que ce n'est pas une bête cocue à corne, ni un animal de trait ou de corvée
aux pattes sataniques et fourchues ! C'est vrai que l'éléphant à ivoire et le
tigre rayé eussent pu faire l'affaire. Mais leurs détracteurs, ces serpents qui
sifflent sur nos têtes, sont de mauvais augures et de vils conseillers…Des
comploteurs qui veulent devenir vizirs à la place des vizirs ou présidents à la
place des rois. Pour peu et pour profiter plus, ces agitateurs auraient placé
un chameau à la tête de la république, pour lui monter sur le dos. Ou carrément
une poule, féminité ou hermaphrodisme obligent, pour contrecarrer les amis de
Benky, afin de leurs marauder leurs œufs dorés ! On ne voit pas une poule faire
face à toute la jungle, même si nos rues sont infestées de vampires, ni un
chameau gronder face à un fauve qui fait le zouave dans sa quate-quate*!
King Kid, le singe-lion
Ne
déplaçons ni le discours ni la scène, malgré les alluvions et les jets de
pierres. Allusions ou illusions, je ne sais quoi écrire et valsons sur la vague
lyrique…Il faut dire que le Livre de la Jungle n'était pas encore écrit par
Rudyard Kipling et qu'il n'a jamais soufflé à Baloo de chanter : ''Qu'il fait
peu pour être heureux.. !''. Là, il n'y avait nul besoin de constitution écrite.
Ici, au vaste et fidèle pays du Commonwealth, l'Inde, c'est la reine, God save
the Queen, qui régit les âmes des fidèles. Pas besoin de votes ni de papiers
aux urnes non plus, pour fixer les traditions et rendre les us garants de la dynastie
et de l’hérédité. Le tort vient en fait ou du fait du Lion. Sa Majesté,
elle-même. Mais qui peut critiquer le lion sans en être bouffé ? Lui, qui
par suffisance avait malgré son grand harem, refusé les soins des sages qui lui
avaient conseillé, jeune de se méfier des lionnes, de leur sida, du café, du
tabac et du cholestérol…Et de se protéger le sceptre pour ses multiples usages.
De se soigner contre la stérilité et les autres maladies transmissibles, qui
viendront mettre fin à son génome, à son espèce et sa dynastie.
Depuis,
aux Indes, il n’y a plus de lions. Ils sont effacés ! Il ne reste que des
cornacs, juchés sur les éléphants transformés en chars de fêtes, souvent avec
de fausses défenses, des prothèses ! Celles en ivoire leur ayant été sciées et
vendues. Les éléphants, domestiqués hélas, sont devenues des bêtes de trait,
utiles en forêt pour la dévaster et pour transporter les billes de bois vers
les clairières…Sont-ce des zèbres ou des zombies ? Quelques tigres apeurés et
disciplinés, ne sont plus bons que pour la photo ou la parade. Le prédateur les
ayant soumis, ils sont devenus des végétariens, par contumace. Les indous ne
vont pas leur donner leurs vaches sacrées en pâture ! Souvent logés dans les réserves
et les zoos des pays étrangers, l'homme a avili l'homme, l'homme cet animal, a
humilié et flétri les hôtes de la forêt.
Sa
Majesté Macaque Premier
King
Kid, est le nom de notre roi singe et lion. Sa devise est de :''plaire
et rire de la vie''. Se croyant être devenu le phénix de ce bois, voici donc le
coquin et le sage…Le Singe, qui se pavane comme un paon. Amuseur de la
compagnie, ses grimaces ne font rire que les siens et pleurer l’humanité… de la savane. Timide en
fait, il ne montre ses facultés qu’aux proches de parmi ses amis. Son sport
favori, ses façons de donner justice sont de rire et de grimacer, de moquer, de
sauter et de danser. De s’exhiber nu en public en s’amusant avec son sexe,
comme pour se masturber...Et pourtant, quoi de plus naturel et d’instinctif que
de monter les guenons de sa cour !
En guise de tendresse, au lieu d’épouiller comme de coutume ses
proches, il les mordait le Singe-Roi jusqu’au sang, en grimaçant. N’est-il pas
le roi de ses sujets ? Les sévices du roi sont une bénédiction pour
l’animalité ! Hauts concepts de la vie
et de la philosophie, que les animaux ne sont pas encore prêts de
partager, avec ces humains, qui n'ont
rien compris.
Le
prurit, les eczémas, les moustiques et les tiques le hantaient, le Roi, démocratiquement
et autant que les autres ‘’ fauves’’ du bois. Il n’arrêtait pas de se gratter
et c’est la source de son tempérament de mordeur et de son instabilité. Quitte
à se dépouiller, le singe princier est pourtant affectueux. Il offrait à chaque
occasion avec largesse ses dons à ses proches amis. On l’a finalement poussé à
se marier avec l'une de ses amies, car il lui fallait un prince héritier pour assumer la sauvegarde de la
dynastie. Peut être qu’il donnerait naissance à un vrai lion, un félin, un
fauve, pour ressusciter la lignée. Un garant, quel que soit son teint, pour
sauvegarder les tribus dans leurs biens, leur unité et leurs quartiers !
Cet
état de grâce vint avec beaucoup de largesses dans la forêt. Il plut, il fit
chaud, il poussa des fleurs et des fruits. Les cadeaux fusèrent, des arbres et
du ciel. Tout le monde en fut joyeux ! Car il se maria enfin et il y eût le
changement et la joie. Mais sans quitter
aucun de ses vieux copains. Et c’est pour cela qu’on l’aimait…
Ces
misères de cour
Souverain
décontracté, on le divinisait, on le côtoyait, on le choyait, de plus en plus,
car il savait sourire et donner. Sauf que certains l’aimaient si tendrement
qu’ils lui arrachaient littéralement la peau des fesses et les poils, le
laissant glabre par endroit. Un singe sans
poils, va avoir froid et se brûler au soleil et puis ce n’est pas aussi beau !
Un singe sans toison, c’est la honte pour toute
l’humanité. Ces animaleries, ces niaiseries de gosses de la part de ses
copains l’ont dévasté et dénudé. Tout le prestige s’en va sans le pelage.
Comment
voler encore de branche en branches,
Comment
donner sa justice, là, dénudé et sans vêtements ? Caustiques et
caricaturaux, les copains de sa famille,
qui l’ont dépouillé et pillé, humilié et sapé, se moquent encore de lui
et ricanent de sa nudité. L’un d’entre eux lui souffla même de le laisser faire
La Justice à sa place. Pour s’enfermer en paix dans ses joyaux et emblèmes
royaux, afin de ne pas se laisser voir par la masse animale. Ce peuple, qui ne
cesse de crier, de critiquer et de quémander ! Et puis de le laisser honorer
ses femelles, pardon ses dames, à sa place, pour le remplacer, le temps que sa
toison royale repousse et qu’il soit, SM, moins effrayant…Un autre lui offrit
d’aller tuer son frère, Abel et de se couvrir de sa peau, comme d’un
masque ! Le temps que ça repousse aussi ! Mais personne de ses vieux compères
ne lui fit l’offre de son propre
cuir ! Dieu, protégez le roi de sa famille et de ses amis !
Les
cèdres millénaires sont un vaste temple dédié au dieu Shiva. Les feuilles de
cet arbre sont une divine médication. Il a suffit au macaque de s’écarter de
ses mauvais conseillers et de se frotter aux feuilles pour faire repousser les
poils du roi. Superbe crinière, il y en eût des poils sur la face, pardon des
cheveux, sur le dos, sur le ventre et sur la queue, à recouvrir même son
illustre et bienfaisante quéquette. Laquelle depuis un moment ne lui servait à
plus rien. Brahma l’avait entendu.
Brahma, c’est le Bouddha des Indous. Pour un peu sa crinière dorée allait
devenir aussi épaisse que celle de son défunt prédécesseur et ami, Le Lion !
Grâces soient rendues aux divins cèdres ! Je n'ai pas dis vin ou cidre !
Le
sexe dans la religion chez les indous
Les
ruines d'à côté, envahies par la forêt, montraient dans les bas reliefs des
façades et des murs intérieurs, des scènes érotiques aux postures variées. Des statues
d’humains, nus figurant leurs ébats sexuels. Véritables bestiaires où les
humains empruntent toutes les positions de leurs corps, pour s'aimer
physiquement, coïter et engendrer. Quoi de plus vrai ? Quoi de plus naturel,
enfin ! Qui accroupis, qui assis l'un sur l'autre, qui couchés en sens inversés,
tous s'adonnent en spectacles plus moins cocasses aux pieux visiteurs du temple.
Allez imaginer ça dans une mosquée, en pays de Pharaon ou sur les murs d'une
synagogue, chez les affidés de Moïse, fussent-elles aux Amériques !
Figés
dans des positions lubriques et sur la pierre, Dieu sait depuis combien de
siècles, elles doivent repues et plus que satisfaites, mais aussi coincées
qu'ankylosées ankylosées. Emouvantes fidélités, inscrites à jamais dans
l'éternité. Le singe eût honte en les regardant pour s'en inspirer quand même et
s'amuser alors que les lions les ignoraient par décence et les trouvaient osées
et incongrus. Et dire que cela figure dans leurs bestiaires de livres et sur les
murs de leurs temples religieux ! Le comble de l'exhibitionnisme est d’en
devenir divin ! Est-ce que l'amour n’est pas un rite religieux, une pratique de
la religion qu'on oublie de pratiquer dans ce registre sacré, par pudeur ? Alors
que c'est une forme de vie, une fonction vitale qui est à l'origine de la vie,
et qu'il faut manifester, avec franchise et dignité, pratiquer au su et au vus
des mammifères, sans fausse pudeur, sans abris et sans hypocrisie ?
L’homme
dans ses privations délire et tue…
Nous,
les fauves et les mammifères de la forêt, nous ne véhiculons guère ces meurtres
et ces complexes. Nous sommes plus libres ainsi. Nous faisons autant de coïts que
nous voulons, avec tendresse, sans violer personne, de bon grès et sans rien
payer. Rapides ou ininterrompus, nous coïtons sans compter, wa errazq âla rabbi
! Quel mal y a-t-il à manger, dehors devant
les gens, en public, plutôt que de le faire cachés ? Nous ne forniquons pas,
nous obéissons, par les voies naturelles à nos hormones et nos humeurs, pour
prolonger l'espèce à travers le don de la vie. On nous traite de fauves et de
bestiaux ! Il faut croire que pour les humains, (qu’ont-Ils de si
humain ?), nous autres les animaux, nous ne serions pas si évolués que ça
et que nous n'avons guère de leçons de conduite à leur donner ! Mais,
aujourd'hui, on se libère et on libère les femelles aussi.
Ainsi donc, loin des foules, des potentats et des autocrates, notre
roi de la jungle était doublé d'un artiste-danseur, philosophe de surcroît. Adepte
de Brahma et de Vishnou, entouré d'une cour d'adeptes et d’adorateurs, faite de
ministres et d'amis, certains l'aimaient, d'autres l'appréciaient pour la
bouffe, les affaires ou les gros cachets ! Pourquoi les traiter de ‘’cachés’’,
ces salaires s'ils sont mérités ? Ou, s’ils sont payés en monnaie de singe, a
fortiori ? Évidemment à leur lionnistique* et caudales effigies ! On n'a
pas les amis qu'on mérite. Une monarchie, c'est comme une ruche d'abeilles. Il
y a des individus qui piquent, d'autres qui volent, pendant que d'autres font
du miel.
Et l'Inde, ce continent aux couleurs féériques, dansait, chantait,
faisait l'amour, priait ou se chamaillait avec les musulmans, à cause du cache-misère,
du Cachemire. Mais jamais entre les castes ou les vaches, les vraies à cornes
ou les porcs, que religieusement on se devait de respecter.
La sagesse des trois singes
Il fait bon de suivre la sagesse et les préceptes des anciens, à la
lettre, pour réussir dans l'éducation, la guerre ou la diplomatie. Oublier ses
humeurs, ses problèmes personnels, pour diriger sans surprendre et mieux
guider. Notre singe arrivé au pouvoir depuis quelques années, à la surprise de
tous, savait garder les yeux fermés, la bouche close et les oreilles bouchées.
La sagesse des 3 macaques, il la connaît. Il savait écouter et parler, sans
violence et décider par la suite, sans préjugés ni partis-pris et surtout sans
se hâter. Son secret et sa conduite, son rituel était de ne pas avoir peur des étrangers,
mais de les surveiller, des les admettre, voire de les aider, mais sans rien
exiger d'eux et sans céder à leurs lubies.
Les serpents hypnotiques et les crocodiles aux dents acérées, il
les connaît, les porcs et les loups, les ploucs et les apaches, Gandhi, Rama et
les anglais aussi ! Ils les fréquentait de loin. Un mystère de la
communication, dont il a le secret ! Sa conviction de sage est de tout
connaître pour se méfier et pour dénicher les dangers ! Il avait une culture et
des informateurs, des confidents et parmi eux, des conseillers !
Il les fréquentait de loin, par appréhension qu'ils ne détruisent
la forêt ou qu'on la leur donne aux colons, qu'on leur vende pour rien, à son
insu et qu'on érode son trône et l'adhésion de ses sujets, leur amour aussi !
Sa force revenue, était sur son peuple instaurée. Sans racisme ni
discrimination entre les races, tout le monde l'adulait dans la forêt, ou
presque.
Un roi de la jungle investi, en vaut deux.
Il se méfiait de ses adorateurs plus que de tout. Il appréhendait
les faussaires et les hypocrites, les profiteurs et les affairistes, les bigots
et les objecteurs, ennemis de son régime et des libertés qu'il savait donner et
faire respecter. Il aimait rester pudique et discret. Rarement ses colères
étaient manifestes, sauf s'il devait pour l'exemple les publier pour corriger.
Ce n'est pas à un vieux singe qu'on apprend à danser, se plaisait-il à répéter.
Il était plus qu'un sage, un singe ! Capable de jouer un rôle, prenant la vie
pour ce qu'elle est !
Un roi averti est comme un dieu pour les sien. Disait-on pour
gouverner les hommes…Lui, il n'y croyait pas tant. Il n'était qu'une âme, il
avait une mission, et c'était là son seul souci. Vivre et laisser vivre,
protéger et se défendre sans besoin des tuer. Passer le relais, donner ce qu'il
y a de mieux à son peuple sans détruire la forêt. Et c'est comme s'il avait
appris les sentences et les aphorismes, les versets écrit par les humains sur
les murs du temple, qui git là, sous les pieds des grands arbres. Un patrimoine
qu'on pilonne, un musée que l'on pille, un mausolée en train de tomber en
ruine. Ces images et ces méfaits le révulsent. Les singes sont les gardiens des
temples en Inde. On les nourrit d'offrandes pour cela. C'est pour cela qu'ils n'ont
pas besoin de chasser.
Roi de la jungle et ancêtre des hommes
C’est une chance pour les fauves d'avoir ce refuge à proximité. C'est
comme si Dieu leur parlait pour leur donner la sagesse. C'était leur parapluie,
face aux puissances du ciel qui des fois donnaient de la voix et grondaient,
menaçant de liquider tout le peuple simiesque en abatant ses refuges, les
arbres, sous les trombes d'eau.
Il n'a pas de palais, le roi des singes, où il pourrait se
protéger. Que faire, quand SM, elle-même est menacée ? Alors qu'il est supposé
protéger les autres. Tout est vanité. Personne n'est à l'abris éléments dans
cette forêt indienne. L'Inde qui est en paix et qui n'est guère menacée par ses
adversaires, ses voisins ou des ennemis ! Lui, le roi élu et choisi, se devait
de protéger et de guider le peuple vers le bonheur, la paix, le sexe, la
nourriture à bon escient sans excès, la cohésion sans discrimination entre les
mammifères, les reptiles, les insectes, les arbres et les fauves. Son peuple
polyglotte aux multiples couleurs vivait dans l'égalité. Ses adeptes, ses
zélotes inclinaient à son passage leur cou, en signe de respect, attendant de
lui, une morsure gentille, une banane sauvage, un cri aigu et fier, un mot, un
geste de la main ! Comment appelez-vous les mouvements de la cime, des branches
et des troncs que font les arbres sous le vent ?
Ses colères comme ses sourires, sa baraka, ses bénédictions,
étaient une aubaine, un onguent et de la lumières qui revigoraient l'âme qui
parmi les vivants. Qui refuserait de faire parti de ce cercle de privilégiés,
où l'on ne manquait ni de droits ni d'agréments ? Vigilant, le roi des animaux
ne devait pas faire de jaloux (car il se ferait des ennemis ainsi ) et les
mérites étaient publiquement décernés. S'il prend rarement des vacances, on prétend
que c'est par peur d'aller si haut. La peur du ciel et des orages, la peur des
dieux et de l'inconnu, ou de la hauteur et des avions ? D'aucuns disent que c'est
par crainte de laisser la chaise vide ! Pour ne pas subir le sort des
républiques, qui ont vu leurs dirigeants sauter ! S'il parle peu et s'il sort
dehors si peu aux congrès, c'est pour ne pas tenter le diable et pour s'éviter
des parlotes inutiles et des confusions, des amalgames avec les tyrans et les
despotes.
Adam, version primate
Il refuse de sortir de la forêt, inutilement, pour demeurer près
des siens, à leur écoute constante. Les rois des Indes et les Maharadjas ont
quasiment disparu. Mais le singe à queue lustrée, le macaque au poitrail
blanchi, vit plus comme un moine, un gourou et un sage, qu'un prince
sanguinaire dans sa forêt.
S'il refuse des jeux ou des ébats charnels inutiles, s'il ne copule
que lors des ruts prescrits, c'est pour le rite et la bonne gouvernance, pour
la communion avec son espèce et celle ses assujettis !
Car depuis la mort du Lion, son père spirituel, il a beaucoup muri
et longuement réfléchi. S'il consomme un fruit et qu'il fasse la diète, c'est
qu'il a le don, le sentiment de devenir comme
Adam. Un homme nouveau, entier, pourvu qu'il n'écoute point les sifflements de Satan
et qu'il évite les pommes de cet arbre interdit. Cet arbre qui découvre la nudité,
la concupiscence et l'amour instinctif des excès en toutes choses et l'attirance
vers les interdits. Et il sait que les serpents, c'est leur sort de servir comme
agents du Diable et de rester toujours à l'affut.
Le secret de la lumière
Est de voir où nous marchons. Pour nous, vestiges des humains, le
Diable on sait qui c'est. Même si on a la chance de ne pas le rencontrer…Il
n'est qu'un symbole, celui des grandes puissances. Pas les States, la Chine ou
la Russie, celles des ténèbres. Et pourtant, Lucifer, est ''le porteur de la
lumière'', selon l'étymologie de son nom. Voire le porteur, issu du feu !
Demandez aux soufis et aux astrophysiciens, ceux du boson de Higgs ! Alors les
plus illuminés, les plus intelligents, seraient nos vrais ennemis ? Aie !
Sauf que là, si bas et si loin
et sauf votre respect, monsieur le Maire, je vais vous dire : "qu'entre
deux merdes, il y a toujours des crachats à éviter ". Sur nos sentes forestières,
pardon on est sorti du conte, je veux dire sur nos avenues du Centre Ville, quand
on a l'heur de marcher encore, debout, à pied, on fait de tristes rencontres.
Là dans l'entrechoc des cafés et des voitures, qui comblent les trottoirs, sous
votre regard de responsable. Là, sous les feux des scanners inquisiteurs, de
ceux qui occupent les ruines et les restes de nos artères vomies. Là, on n'est
sorti de la ville, de l'urbain, de l'humanité, la citoyenneté pour râler. Ne
nous demandez plus d'aller voter. On remplira les urnes d'urines prostatiques,
de cailloux et de menstrues embaumées. Et c’est pour cela que les singes
doivent rester sur là haut, sur les branches, dans leur verdeur éthérée, au
dessus des hommes, du courroux des lions, des armes et des mêlées !
Je sais que vous ne me lirez pas, mais je vous laisse la paix dans
ce zoo, où les primates sont nos meilleurs frères, nos ancêtres pour demain,
peut-être !
Les Chroniques différées de Mme Student
Dr Idrissi My Ahmed, Kénitra,
le 1er Septembre 2012